Joel Guerriau
© capture écran sénat.fr

Soupçonné d’avoir dro­gué la dépu­tée Sandrine Josso en vue d’une agres­sion sexuelle, le séna­teur Joël Guerriau pla­cé en garde à vue

Le parquet de Paris a confirmé le placement en garde à vue du sénateur Joël Guerriau pour “administration à une personne, à son insu, d’une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes pour commettre un viol ou une agression sexuelle”.

Le sénateur (Horizons) de Loire-Atlantique, Joël Guerriau, a été placé en garde à vue jeudi 16 novembre à Paris, soupçonné d’avoir drogué la députée de Loire-Atlantique (MoDem) Sandrine Josso, en vue d’une agression sexuelle, a appris l’AFP de source proche du dossier, confirmant une information de RMC. Une confrontation de près de deux heures a été
organisée ce vendredi entre le sénateur et la députée Sandrine Josso.

La confrontation s'est déroulée au 3e district de la police judiciaire de Paris, dans le cadre de la garde à vue de M. Guerriau pour "administration à une personne, à son insu, d'une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes pour commettre un viol ou une agression sexuelle". "Sandrine Josso est toujours en état de choc", a déclaré à l'AFP son avocate, Me Julia Minkowski. "Elle a dû déployer des forces physiques et intellectuelles monumentales pour surmonter sa terreur et s'extirper in extremis de ce guet-apens. A cela s'ajoute un sentiment de trahison et d'incompréhension totale. Joël Guerriau était un ami depuis une dizaine d'années, en lequel elle avait toute confiance", a poursuivi Me Minkowski.

De son côté, Me Rémi-Pierre Drai, l'avocat du sénateur, estime que "la confrontation a permis à (son) client de confirmer avec force sa version des faits, qui ne permet pas à ce stade de l'enquête de caractériser une quelconque infraction. L'enquête se poursuivra comme il se doit".

Présence d'ecstasy

La plaignante se serait sentie mal après avoir pris un verre dans la nuit de mardi à mercredi au domicile parisien du sénateur, âgé de 66 ans, avec qui elle n'entretenait pas de relation intime, d'après le ministère public. Selon son avocate, Sandrine Josso, "prise de malaises après avoir bu une coupe de champagne", a aperçu Joël Guerriau "se saisir d'un petit sachet en plastique contenant quelque chose de blanc, dans un tiroir de sa cuisine". "Elle a alors compris qu'il était en train de la droguer à son insu", affirme Me Minkowski.

La victime se serait sentie mal après avoir pris un verre dans la nuit de mardi à mercredi au domicile parisien du sénateur, âgé de 66 ans, avec qui elle n’entretenait pas de relation intime, a confirmé le ministère public. Des prélèvements dans l'organisme de la députée ont révélé la présence d’ecstasy, a encore confirmé le parquet de Paris. Sandrine Josso a déposé plainte par la suite. Selon le parquet, Joël Guerriau a été interpellé puis placé en garde à vue par les enquêteurs du 3e district de police judiciaire dans le cadre de l’enquête ouverte en flagrance, une procédure qui permet de ne pas avoir besoin de demander la levée de son immunité parlementaire.

Perquisitions menées

Le parquet a indiqué que le sénateur avait été placé en garde à vue jeudi matin, tandis que deux sources proches du dossier ont indiqué que la garde à vue avait été entamée mercredi soir. RMC évoque des perquisitions menées au bureau de l’élu, mais aussi à son domicile, lieu où les enquêteurs ont retrouvé de l’ecstasy, ce que le ministère public a confirmé.

Banquier de profession, élu au Sénat depuis 2011, Joël Guerriau est secrétaire du Sénat et vice-président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées. Il s’est affiché ces derniers mois à quelques reprises avec l’ex-Premier ministre Édouard Philippe.

“Nous sommes fort loin de l’interprétation scabreuse que l’on peut déduire à la lecture des premiers articles de presse”, a réagi Me Rémi-Pierre Drai, avocat de Joël Guerriau jeudi. L’avocat s’est “indigné de voir que des éléments de l’enquête se retrouvent dans la presse”. “Donc soit le parquet en est responsable et cela me scandalise encore une fois, soit le parquet n’y est pour rien et alors il doit s’interroger sur l’identité de l’auteur de cette violation et enquêter.” Et d’ajouter : “Sur le fond, je ne donnerai aucune information non seulement parce que je suis tenu au secret de l’enquête, mais surtout par respect pour mon client et pour la plaignante dont je m’étonne que le nom ne soit pas livré contrairement à celui de mon client.”

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