Si le chemsex reste majoritairement pratiqué par les hommes gays, une étude montre qu'elle se répand aussi chez les hétéros, hommes ou femmes, les femmes lesbiennes et les personnes non-binaires. La dernière étude consacrée au phénomène avance que 80% des chemsexeur·euses présentent un fort risque d'addiction.
Sea, sex and chems. Derrière le nom sucré de l'étude réalisée par les hospices civils de Lyon, le centre de soins en addictologie villa Floréal d'Aix-en-Provence et l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM) et présentée mercredi 24 novembre à Paris, se cache une réalité inquiétante. Poussées par la facilité avec laquelle il est possible de se procurer les drogues de synthèse sur internet pour presque rien, de plus en plus de personnes s'adonnent à la pratique du chemsex (pour « chemical sex », qui désigne le fait d'avoir une relation sexuelle sous stupédiant) et 80% des 1196 personnes ayant répondu à l'étude menée entre mars et juillet derniers présentent « des risques notables d’addiction aux substances ». Sea, sex and chems montre, de la même manière, que le risque d'addiction à la sexualité est trois fois plus élevé chez les chemsexeur·euses que chez les autres.
Autre enseignement de l'étude : le chemsex est loin d'être cantonné au milieu gay masculin. Proposé dans des centres de soin mais aussi en ligne via les réseaux sociaux, le questionnaire a permis de toucher des personnes concernées dans d'autres milieux. C'est ainsi que l'étude démontre que des hommes hétéros mais aussi des femmes, hétéros ou lesbiennes (l'ensemble du groupe femmes représente même 16,5% de l'échantillon de chemsexeur·euses étudié) et des personnes non-binaires se sont elles et eux aussi ouvert·es à la pratique.
Etant donné l'état de souffrance et d'addiction de la majorité des chemsexeur·euses interrogés, les professionnel·les de santé à l'origine de ce travail concluent à l'urgence d'une prise en charge globale – y compris par un·e sexologue. Ils et elles recommandent aussi que co-existent à la fois des espaces de soin dédiés aux chemsexeurs issus de la communauté gay masculine et des espaces accueillant l'ensemble[…]