Alors bien sûr, il y a ce monde absurde et son lot de désolations quotidiennes.
Au hasard, la guerre en Ukraine, qui, le 24 février prochain, aura 1 an. 1 an… Au hasard, encore, l’idée de devoir bosser jusqu’à 64 ans alors qu’on est déjà au bout du rouleau quand arrive le vendredi soir, ou de risquer de rester dans un couloir d’hôpital pendant soixante-douze heures, faute de soignants, s’il nous arrivait le moindre pépin…
Au hasard, enfin, Noël Le Graët mis en retrait de la Fédération française de football (FFF) pour avoir osé manquer de respect à Dieu – euh, pardon à Zidane –, alors même que, depuis des semaines, personne ne s’était ému le moins du monde des accusations portées à l’encontre du président de la FFF par d’ex-salariées, pour « harcèlement » et comportements « inappropriés ». On n’a rien contre la légende du foot, hein. Mais le sens des priorités sur l’échelle de l’indignation fait un peu mal au popotin. De quoi ajouter à la déprime ambiante et à la colère intérieure qui gronde.
Et c’est, mes petites beautés, compter sans l’implacable « hanounisation » de la société et son lot de nivellements par le bas, de clashs absurdes, de buzz conster- nants qui, mine de rien, attisent la haine de l’autre, aggravent la désinformation, et approfondissent les clivages d’une société déjà malade.
Mais vous connaissez Causette et son indécrottable optimisme. Alors voilà, une fois encore, au risque de se faire traiter de « bien pensant·es » (qui semble être aujourd’hui la pire insulte que le monde ait jamais portée), nous avons décidé de voir le verre à moitié plein. Et de mettre en avant ce que la télévision produit de meilleur en termes d’exigence. Éternelle cible d’attaques, « les médias », notion devenue fourre-tout à force d’être diabolisée et agitée comme un chiffon rouge, méritent pourtant d’être salués quand ils ont à cœur de fabriquer du contenu de qualité, de valoriser la nuance, le débat contradictoire, de prendre le temps de la complexité. Il s’avère que c’est, le plus souvent, le service public qui assure cette mission. C’est la sienne, certes. Mais il est nécessaire de rappeler, à l’heure où la redevance disparaît, à quel point celle-ci est indispensable pour faire société. La société en laquelle, du moins, nous croyons ici.
Causette
Extraits du numéro :
Cet été, Causette vous propose de (re)découvrir sa série Épifounie qui s'intéresse, chaque mois dans le magazine, au récit d’un moment d’épiphanie sexuelle. Qu’il s’agisse d’un orgasme inoubliable ou d’une période d’abstinence, c’est la chronique d’une pépite intime et politique dans l’histoire érotique de chaque témoin. Pour ce deuxième épisode,…
Malgré la peur, le désir d’enfants reste fort chez les Ukrainiennes, qui font de leur élan de vie un acte de résistance. Elles accouchent dans des maternités sur le pied de guerre, choyées par un personnel dévoué. Des naissances comme autant de signes d’espoir.
Partout en France, les groupes de chanteuses voient leurs rangs grossir et leurs chœurs rugir de plus belle. Avec des noms aussi endiablés qu’elles – Les Punks à chatte, Les Chorâleuses, Chauffe Marcelle… –, ils offrent à leurs membres un espace pour se libérer et s’unir dans un grand élan…
Au travers du destin gâché, suffocant, d’Antonina, c’est bien le portrait d’une Russie misogyne, homophobe et aliénée, hier comme aujourd’hui, que Kirill Serebrennikov, résolument dissident, dresse dans ce film, en salles ce 15 février.
Comme on dit chez Causette, vraiment, « heureusement que ça existe » !
Les féministes des générations précédentes se sont battues pour que les femmes deviennent autonomes financièrement. L’idée était géniale, bien sûr, à condition que l’égalité économique entre femmes et hommes advienne.
Été comme hiver, les sports d’altitude se féminisent progressivement, à l’initiative de sportives motivées et soucieuses de répandre la bonne parole.
Deux ans après La Puissance des mères, ouvrage qui appelait à politiser la maternité, la politologue publie un nouvel essai dans lequel elle dénonce les méfaits d'une écologie de classe, qui s’adresse d’abord aux personnes urbaines, blanches et de classe moyenne.
Philippe Petit met en scène Max, un paysagiste qui se bat pour créer un jardin sauvage, sans clôture, au centre de Marseille. Une histoire qui raconte les soubresauts de la ville et de l'enfer urbain.
La création d'un titre de séjour pour les métiers en tension devrait représenter « quelques milliers » de régularisations de travailleur·euses sans papiers selon le gouvernement.
Mais aussi l'émouvant "Un petit frère", issu de la compétition du dernier Festival de Cannes.
Au plus grand rendez-vous de la bande dessinée de France, il n’y aura pas Bastien Vivès*, donc. Mais il y aura tout ce que le 9e art compte d’autrices à découvrir et à suivre de près. Notre sélection.
Au programme : l’abus de pouvoir d’une cheffe d’orchestre au sommet de son art avec "Tár", de Todd Field et la quête d'origine d'une jeune femme adoptée avec "Retour à Séoul", de Davy Chou.
Inattendu, vibrant, ce premier film sonde avec finesse le parcours d’Esther, fille rebelle d’un rabbin ultraorthodoxe.
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