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Sorties ciné : les imman­quables du mer­cre­di 25 janvier

Au pro­gramme : l’abus de pou­voir d’une cheffe d’orchestre au som­met de son art avec Tár de Todd Field (nom­mé aux Oscars dans la caté­go­rie « meilleur film ») et la quête d'origine d'une jeune femme adop­tée avec Retour à Séoul de Davy Chou. 

Tár, de Todd Field

Bien sûr, le der­nier film de Todd Field, cinéaste dis­cret (trois films en vingt ans), est long (2 h 38) et dense. Mais sa mise en scène au cor­deau et la per­for­mance de Cate Blanchett, pro­pre­ment fas­ci­nante dans le rôle-​titre (nom­mée aux Oscars dans la caté­go­rie « meilleure actrice »), devraient lever vos réti­cences. Son sujet aus­si, qui nous pro­pulse dans la vie (fic­tive) d’une cheffe d’orchestre puis­sante, au som­met de son art. Consumée par ses zones d’ombre, elle va pour­tant voir sa vie se désa­gré­ger en l’espace de quelques mois. Plus dure sera la chute, en somme… Monté à la façon d’un thril­ler, sur­tout dans sa seconde par­tie, Tár livre une réflexion assez cin­glante sur les méca­nismes (et la tyran­nie) du pou­voir, fus­ti­geant aus­si bien le patriar­cat (indé­crot­ta­ble­ment miso­gyne) que la « culture woke », mais encore l’orgueil déme­su­ré de son héroïne. Ce faux bio­pic pas­sionne donc autant qu’il dérange.

Tár, de Todd Field. En salles.

Retour à Séoul, de Davy Chou

Six ans après le très sédui­sant Diamond Island, le jeune réa­li­sa­teur franco-​cambodgien Davy Chou nous embarque de nou­veau dans un périple sai­sis­sant. Cette fois en Corée du Sud, aux côtés de Freddie, 25 ans, qui retourne pour la pre­mière fois dans son pays natal (elle a été adop­tée tout bébé par des Français). Si cette quête des ori­gines n’en finit pas de nous han­ter, c’est bien sûr parce qu’elle passe par des retrou­vailles (très) contras­tées avec les géni­teurs de la jeune femme, mais aus­si parcequ’elle est por­tée par une héroïne et sur­tout une actrice assez uniques. De fait, Park Ji-​min, dont c’est le pre­mier rôle au ciné­ma, affirme d’emblée une pré­sence, une inten­si­té, et même une auto­ri­té sidé­rantes. Ses regards durs, ses silences butés ou sa fougue excen­trique racontent autant sa colère que sa vul­né­ra­bi­li­té. Bref, ce Retour à Séoul donne à voir un départ fulgurant. 

Retour à Séoul, de Davy Chou. En salles

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