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© Jean-Luc Hauser / Wikimedia Commons

Aurore Bergé, nom­mée à l'Égalité femmes-​hommes et à la Lutte contre les dis­cri­mi­na­tions, atten­due au tournant

La ministre des Solidarités et des Familles a été nommée, jeudi, ministre déléguée à l’Egalité femmes-hommes et à la Lutte contre les discriminations. Elle est notamment accusée de transphobie.

Bérangère Couillard aura tenu six petits mois au poste : c’est désormais Aurore Bergé, 37 ans, qui lui succède au portefeuille de l’égalité femmes-hommes. L’ancienne députée des Yvelines, élue en 2017, était jusqu’ici ministre des Solidarités et des Familles. Avec un bilan mitigé : au cours de son mandat, elle avait annoncé le chantier d’un congé familial repensé, puis avait été l’artisane d’une aide financière d’urgence mise en place pour les victimes de violences conjugales. Après la mort du jeune Nahel, en juin dernier, elle avait annoncé un tour de vis menaçant à l’encontre des parents jugés “défaillants”, avec travaux d’intérêt général à la clé. Une initiative qui avait soulevé une levée de boucliers à gauche et parmi les associations. Certains dossiers pressants, comme la déconjugalisation de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH), restent encore en suspens à son départ.

Son parcours et ses engagements pour les droits des femmes et des minorités de genre sont désormais scrutés : cette ancienne militante UMP et ex-porte-parole des Jeunes pop' avait d'abord été opposée au Mariage pour tous et toutes en 2013 avant de virer de bord, au nom de la lutte contre l'homophobie. À l'époque, elle expliquait dans une tribune de L'Obs sa vision binaire du genre, "convaincue que l’altérité homme-femme est importante au sein du couple parental", et ne comprenant pas les expressions “deux mamans” ou “deux papas”.

Cette macroniste de la première heure, qui a rejoint l'équipe de campagne du candidat dès 2017, a ensuite été présidente déléguée du groupe LREM à l'Assemblée. En mars dernier, à la suite de l'affaire Adrien Quatennens, elle avait déposé une proposition de loi visant à rendre inéligibles les personnes condamnées pour violences "aggravées". Elle était apparue en pleurs à la tribune de l'Assemblée nationale, déclarant, au sujet des violences conjugales : "Je sais de quoi je parle."

Les associations féministes et LGBTQIA+ accueillent cette nomination d'un œil circonspect : des féministes du courant intersectionnel rappellent ainsi qu'Aurore Bergé avait reçu, en 2022, les militantes anti-trans Dora Moutot et Marguerite Stern, qui critiquaient une campagne du Planning familial. Elle avait alors témoigné son soutien à leur cause, saluant "des militantes des droits des femmes et de leurs libertés", "de celles qui ne se cachent pas derrière un pseudo sur Twitter mais prennent des risques, s'exposent, s'engagent".

En décembre 2021, elle témoignait au sujet de son avortement à l’âge de 24 ans dans notre dossier “Oui, j’ai avorté” : “Personne n’a envie d’y avoir recours. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut plaindre ou culpabiliser celles qui le font. En France, une femme sur trois va y être confrontée dans sa vie. La seule chose qu’on attend de la société, c’est d’être accompagnées.” Dans cette logique, elle a défendu l’extension du délai de l’IVG de douze à quatorze semaines en 2020. Ensuite, en 2022, alors que plusieurs propositions de loi avaient été déposées afin d’inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution, Aurore Bergé avait porté ce texte mais avait également déposé un amendement visant à en exclure les hommes trans. Il s’agira justement de son prochain dossier puisque l’inscription de l’IVG dans la Constitution sera examinée le 24 janvier au Palais-Bourbon.

Lire aussi I Travail d'intérêt général pour "parents défaillants" : "absurde, nul et non-avenu"

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