Cette loi, qui doit être promulguée par la gouverneure démocrate Kathy Hochul, vise à protéger juridiquement les médecins qui envoient et prescrivent des pilules abortives dans d'autres États américains interdisant l'avortement.
Alors que les États-Unis sont plus que jamais fragmentés sur la question de l'IVG, l'État de New York se distingue en renforçant le droit à l'avortement. Ce mardi, le parlement de l'État de New York, majoritairement démocrate, a adopté une loi visant à protéger juridiquement les médecins qui envoient et prescrivent des pilules abortives dans d'autres États où l'avortement est interdit. Cette mesure a été approuvée avec 99 voix pour et 45 contre, après avoir reçu l’aval du Sénat le mois dernier avec 39 voix pour et 22 contre. « Nous avons l’obligation morale d’aider les femmes de tout le pays à conserver la liberté de leur corps en protégeant les médecins de l’Etat de New York contre les actions en justice des extrémistes anti-avortement » a déclaré, dans un communiqué ce mardi, Carl Heastie le speaker de l'assemblée. Cette loi doit ensuite être promulguée par la gouverneure démocrate Kathy Hochul, qui est favorable à l'idée.
Avec cette mesure, si un médecin opérant dans l'État de New York aide une femme d'un autre État à avorter grâce à une consultation en télémédecine ou par l'envoi de pilule abortive, il pourrait être protégé juridiquement en cas de poursuite dans cet État.
Un pays divisé
Cette loi pourrait ainsi protéger la médecin new-yorkaise Linda Prine qui a co-fondé en 2019 une ligne téléphonique visant à répondre aux questions des Américain·es souhaitant avorter. La décision de la Cour suprême a provoqué « une énorme hausse » du nombre d'appels, explique la médecin à l'AFP.
Cela va faire bientôt un an que la Cour suprême américaine a renversé l'arrêt Roe V. Wade, qui garantissait jusque-là le droit à l’IVG dans le pays. Depuis, la moitié des États américains, dont la plupart se situent dans le sud conservateur des États-Unis et le centre, ont rendu l'avortement illégal. Il y a quelques semaines, c'était la Caroline du Sud qui interdisait l'IVG au-delà de six semaines de grossesse, alors que la plupart des femmes ne savent pas qu'elles sont enceintes à ce stade.
Lire aussi l Au Texas, des Américaines portent plainte pour refus d'une IVG médicalement nécessaire