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© Andre Hunter

Affaire Epstein : « Aux Etats-​Unis, la notion de consen­te­ment n’est pas aus­si favo­rable aux vic­times qu’en France »

3 ques­tions à Béatrice Coscas-​Williams, avo­cate de vic­time d’agressions sexuelles et doc­teure en droit comparé. 

Causette : Quelles sont les chances pour qu’une enquête soit ouverte en France dans l’affaire Epstein ?

Béatrice Coscas-​Williams : Il fau­drait que plu­sieurs vic­times fran­çaises se déclarent et, pour accé­lé­rer le pro­ces­sus, qu’elles se consti­tuent en asso­cia­tion, comme dans l’affaire Barbarin. Puisque Jeffrey Epstein est mort, la pro­cé­dure ne pour­ra pas por­ter sur les agres­sions sexuelles. Les vic­times devront atta­quer ceux qui ont « faci­li­té » les actes, comme en est accu­sé Jean-​Luc Brunel. Mais, si les États-​Unis font une demande d’extradition, les accu­sés pour­raient être jugés là-​bas, avec l’aide de la France.

Les vic­times de crimes sexuels sont-​elles trai­tées à éga­li­té en France et aux états-Unis ?

B. C.-W. : Aux États-​Unis – sys­tème accu­sa­toire –, les vic­times ne peuvent pas inter­ve­nir. Une fois qu’elles ont dépo­sé plainte, c’est l’État qui attaque pour elles. Elles ne sont que des « témoins pri­vi­lé­giés ». En France – sys­tème inqui­si­toire –, elles ont un accès pri­vi­lé­gié à l’enquête et peuvent s’exprimer pen­dant le pro­cès. Mais il faut davan­tage de preuves que dans le droit amé­ri­cain pour condam­ner un agres­seur, car la notion de consen­te­ment n’est pas aus­si favo­rable aux victimes.

Que peut-​on espé­rer du Children Victim Act, qui vient de lever la pres­crip­tion sur les crimes sexuels pen­dant un an dans l’État de New York ?

B. C.-W. : C’est, à mon sens, une expé­rience pilote pour ins­pi­rer d’autres États. L’idée est de libé­rer la parole – de très nom­breuses per­sonnes ont déjà por­té plainte – et d’observer les retom­bées : com­bien d’affaires ça pro­voque, com­bien ça coûte et est-​ce que cela noie le sys­tème judi­ciaire. L’imprescriptibilité des crimes sexuels existe au Royaume-​Uni et une loi a été votée cette année en Afrique du Sud, mais les effets sont encore dif­fi­ciles à jauger.

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