À l’occasion de la Journée mondiale des toilettes qui a lieu ce 19 novembre, l’ONG Vision du Monde rappelle que le manque d’infrastructures sanitaires et d’assainissement constitue toujours aujourd’hui un problème de santé publique majeur, concernant la moitié de la planète.
Pour nous, c'est un acte banal de la vie quotidienne. Pourtant, se rendre aux toilettes reste encore à l’échelle de la planète un privilège. 3,6 milliards de personnes1, soit la moitié de la population mondiale, n’ont en effet toujours pas accès à des toilettes décentes. Une profonde inégalité et une entrave à un droit fondamental que dénonce l’ONG Vision du Monde2 à l’occasion de la Journée mondiale des toilettes organisée chaque année par les Nations unies depuis 2013 .
Si l’intitulé de cette journée peut prêter à sourire, l’accès à des installations sanitaires décentes est bel et bien devenu un enjeu de développement et de santé publique majeur depuis une quinzaine d'années. Reconnus comme étant des droits fondamentaux par l’ONU en 2010, l’assainissement et le droit à l’eau potable font d’ailleurs partie du sixième Objectif de développement durable (ODD) adopté en 2015 par les Nations unies. Le but étant de garantir d’ici 2030 « l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable ». Pour l’heure cette mission est loin d’être remplie puisque 491 millions de personnes font encore leur besoin à l’air libre1.
Inégalités entre les femmes et les hommes
De l’accès aux toilettes aux droits des femmes, il n’y a qu’un pas. L’absence de sanitaires constitue en effet une source d'inégalité criante entre les femmes et les hommes. Sans toilettes à disposition, les femmes et les filles doivent effectuer des trajets pour s’isoler, les exposant davantage aux violences physiques et sexuelles. L’absence de toilettes scolaires fermées et non-mixtes - qui concerne dans le monde une école sur trois3 - aggrave également le décrochage scolaire des filles. Confrontées à des difficultés dans la gestion de leur hygiène menstruelle, elles sont nombreuses à déserter les bancs de l’école.
Au-delà d’être un droit humain fondamental, l’accès aux services d’assainissement est essentiel pour la santé et la survie des populations. En pleine pandémie mondiale, les gestes barrières restent encore hors de portée d’une partie de la population. Trois milliards de personnes ne peuvent ainsi pas se laver les mains, faute d’infrastructures d'assainissement, et au moins deux milliards boivent de l’eau provenant de sources contaminées par des matières fécales1. Une contamination qui pollue les sols mais favorise surtout la propagation de graves maladies puisque plus de sept cent enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour des suites de l’insalubrité de l’eau4.
Pour la directrice générale de Vision du Monde, Camille Romain Des Boscs, ces chiffres alarmants témoignent bien « qu'il est plus que jamais urgent que les gouvernements prennent conscience que l’eau et l’assainissement sont une priorité ». Car le chantier reste titanesque pour que d'ici 2030, la totalité de la population mondiale ait enfin accès à des infrastructures sanitaires décentes.
- Selon les chiffres de l’OMS et de l’Unicef publiés en 2021.[↩][↩][↩]
- L’ONG Vision du Monde est une association de solidarité internationale qui vient en aide aux enfants les plus vulnérables dans une quinzaine de pays.[↩]
- Selon les chiffres de l'Unicef publiés en 2018.[↩]
- Selon les chiffres de l’Unicef publiés en 2021.[↩]
