Le géant californien des réseaux sociaux Meta est accusé de nuire à la santé mentale et physique de la jeunesse américaine.
La plainte déposée, ce mardi, par plus de quarante États américains accuse l’entreprise Meta et ses applications Facebook et Instagram de porter atteinte à la santé de ses jeunes utilisateur·rices. “Meta a exploité des technologies puissantes et sans précédent pour attirer […] et finalement piéger les jeunes et les adolescents afin de faire des profits”, assènent à ce sujet les procureurs généraux dans les documents transmis hier à un tribunal californien.
Cette action en justice représente l’aboutissement d’enquêtes menées depuis deux ans sur les méthodes des deux réseaux sociaux, considérés comme “addictifs” par les autorités. Les États, démocrates et républicains, à l’origine de la plainte y dénoncent des techniques dissimulées par la plateforme pour exploiter et manipuler ses consommateur·rices vulnérables. “Nous partageons l’engagement des procureurs généraux à fournir aux adolescents des expériences en ligne sûres et positives, et nous avons déjà introduit plus de trente outils pour soutenir les adolescents et leurs familles”, assure quant à lui un porte-parole de Meta.
Cette plainte survient à la suite des déclarations à l’automne dernier de Frances Haugen, ex-employée de l’entreprise. L’ingénieure avait fait fuiter plus de 20 000 pages de documents internes, martelant devant différents parlements que le géant des réseaux sociaux faisait passer les profits avant la sécurité de ses utilisateur·rices. Meta avait alors tenté de rassurer les autorités à coups d’outils à disposition des parents et des adolescent·es usager·ères des plateformes. Le groupe avait simultanément cherché à ne pas se laisser dépasser par TikTok, géant chinois des réseaux sociaux ultra populaire chez les jeunes.
Selon les éléments de la plainte de mardi, les plateformes Facebook et Instagram seraient bel et bien conçues pour encourager les adolescent·es “à utiliser les plateformes de manière compulsive et prolongée”. En mai dernier, Vivek Murthy, le médecin-chef des États-Unis, alertait en outre au sujet des “effets extrêmement nocifs” que peuvent avoir les réseaux sociaux, estimant qu’ils jouaient un rôle majeur dans la “crise nationale de la santé mentale des jeunes”. Son rapport mettait en lien l’utilisation des réseaux sociaux et l’apparition de symptômes dépressifs, notamment chez les jeunes filles, plus vulnérables aux risques de cyberharcèlement ou aux troubles de l’alimentation.
Causette avec AFP