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© Gayatri Malhotra / Unsplash

La Cour suprême du Texas exa­mine les excep­tions médi­cales à l’interdiction de l’avortement

La Cour suprême du Texas se penche mar­di sur les “excep­tions médi­cales” à l’interdiction de l’avortement dans cet État amé­ri­cain du Sud conser­va­teur, après une déci­sion de pre­mière ins­tance en faveur d’une orga­ni­sa­tion de femmes et de médecins.

Depuis que la Cour suprême fédé­rale a ren­du aux États, en juin 2022, la liber­té de légi­fé­rer sur l’avortement, reve­nant sur une juris­pru­dence de près d’un demi-​siècle, une ving­taine d’entre eux ont inter­dit l’avortement ou l’ont très for­te­ment res­treint. Le Texas pro­hibe désor­mais toute inter­rup­tion volon­taire de gros­sesse (IVG), y com­pris en cas d’inceste ou de viol. Seules excep­tions : en cas de dan­ger de mort ou de risque de grave han­di­cap pour la mère. 
La riposte des asso­cia­tions est juri­dique : le Center for Reproductive Rights (Centre pour les droits repro­duc­tifs), à l’origine d’une plainte exa­mi­née sur ce sujet, estime que ces excep­tions médi­cales sont défi­nies de manière trop vague, ce qui a un effet dis­sua­sif pour les méde­cins. Ils et elles encourent en effet jusqu’à 99 ans de pri­son, 100 000 dol­lars d’amende et la révo­ca­tion de leur licence médi­cale. Dans sa déci­sion ren­due en août, la juge de pre­mière ins­tance Jessica Mangrum a recon­nu que les plai­gnantes, une ving­taine désor­mais, avaient été “retar­dées ou pri­vées d’accès à l’avortement en rai­son de l’incertitude géné­ra­li­sée concer­nant la marge de manœuvre des méde­cins”. Elle a ordon­né que les praticienne·s ne puissent être poursuivi·es après avoir exer­cé leur “juge­ment de bonne foi” et qu’ils et elles soient autorisé·es à déter­mi­ner ce qui relève de l’urgence médi­cale sus­cep­tible de mettre en dan­ger “la vie et/​ou la san­té (y com­pris la fer­ti­li­té) d’une femme”. 

Prochain pro­cès en mars 2024

Le bureau du pro­cu­reur géné­ral du Texas ayant aus­si­tôt fait appel, cette déci­sion n’est pas entrée en vigueur. Il appar­tien­dra donc à la Cour suprême de l’État de sta­tuer sur cette sus­pen­sion. Le fond de cette action en jus­tice sera lui jugé lors d’un pro­cès en mars 2024.
L’État du Texas estime que la défi­ni­tion de l’exception médi­cale pro­po­sée par le Center for Reproductive Rights revien­drait à “per­mettre des avor­te­ments pour des femmes enceintes ayant des sou­cis médi­caux allant d’un mal de tête à un sen­ti­ment de dépres­sion”. La pre­mière plai­gnante à avoir témoi­gné, Amanda Zurawski, qui a don­né son nom à cette affaire, avait per­du les eaux à dix-​huit semaines de gros­sesse. Son méde­cin lui avait annon­cé qu’une fausse couche était inévi­table. Mais pro­vo­quer le tra­vail “serait consi­dé­ré comme un avor­te­ment illé­gal”, selon lui, a‑t-​elle racon­té à la cour, expli­quant avoir dû attendre trois jours pour subir cette opé­ra­tion après une sep­ti­cé­mie, une infec­tion géné­ra­li­sée qui l’a conduite à pas­ser plu­sieurs jours en soins inten­sifs et entraî­né la perte d’une de ses trompes.

A lire aus­si I Au Texas, des Américaines portent plainte pour refus d'une IVG médi­ca­le­ment nécessaire

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