Dans une interview accordée à un média italien, le pape François s’est insurgé contre ceux·celles qui acceptent de le voir bénir des “entrepreneurs véreux”, mais pas des couples homosexuels. Le souverain pontife est également revenu sur l’évolution de la place des femmes dans l’Église.
Dans une interview accordée au journal catholique Credere et à paraître en kiosques jeudi, le pape François est revenu sur son choix d’ouvrir la bénédiction aux couples de même sexe. Cette décision du Vatican, annoncée en décembre, a été fortement critiquée par des représentant·es de l’Église, notamment en Afrique, où la conférence des évêques a fermement manifesté son opposition dans un communiqué commun publié en janvier. Le pape François n’en démord cependant pas et déclare que “la bénédiction ne doit être refusée à personne”, dans des extraits de cet entretien rare relayés ce mercredi par le quotidien italien La Stampa.
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“Le cœur de ce document [la note Fiducia Supplicans émise par François en décembre, ndlr], c’est l’accueil”, a ainsi réaffirmé le souverain pontife, connu pour ses prises de position à contre-courant des plus conservateur·rices. “Personne ne se scandalise si je bénis un entrepreneur qui exploite potentiellement des gens, et cela est un péché très grave. Alors que si je bénis un homosexuel, des gens sont choqués… C’est de l’hypocrisie !” s’est-il même exclamé. Le pape François a par ailleurs ajouté : “Je ne bénis pas un ‘mariage homosexuel’, je bénis deux personnes qui s’aiment.”
Une déclaration qui rappelle néanmoins que ces bénédictions de couples dits “irréguliers” par l’Église – homosexuels et remariés – ne s’apparentent pas à des rites de noces. En 2021, le Vatican a en effet réaffirmé son opposition ferme au mariage des couples du même sexe, considérant toujours l’homosexualité comme un “péché”.
De lentes avancées
Lors de cet entretien, François est également revenu sur d’autres enjeux qu’il souhaite voir évoluer au sein de l’Église. La place des femmes reste ainsi une question majeure selon le souverain pontife. “Il est important d’ouvrir le travail de la Curie aux femmes”, a-t-il indiqué, ajoutant qu’“elles réussissent mieux que nous, les hommes, à certains postes”. Si le pape François a d’ores et déjà officialisé la place des femmes dans la liturgie et multiplié les nominations de femmes à des postes clés au sein de l’administration centrale du Vatican, ces avancées restent très lentes et se heurtent elles aussi aux réticences des plus conservateur·rices.
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