Trois mois après l'attaque sur le sol israélien par le Hamas, deux expert·es des droits de l'homme des Nations unies ont demandé, lundi, que les auteurs des nombreuses violences sexuelles présumées soient punis.
D’après deux expert·es indépendant·es nommé·es par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, les violences commises lors de l’attaque du 7 octobre dernier relèveraient “de crimes contre l’humanité”. Ces responsables évoquent des faits de personnes brûlées vives à leur domicile ou dans des abris ainsi que des corps décapités, mutilés ou avec des signes d’une exécution. Dans un communiqué, la rapporteuse spéciale de l’ONU sur la torture Alice Jill Edwards et le rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires Morris Tidball-Binz ajoutent également que “les preuves de plus en plus nombreuses de violences sexuelles signalées sont particulièrement poignantes”.
Les violences présumées détaillées dans ce document font état d’actes plus intrusifs et terribles les uns que les autres. Y sont mentionnés, des “allégations de torture sexuelle (notamment) des viols, viols collectifs, agressions sexuelles, mutilations et tirs sur les parties génitales”, ainsi que “des corps de femmes [retrouvés] avec des vêtements remontés jusqu’à la taille, des sous-vêtements enlevés ou déchirés ou tachés de sang”. Alors que les Nations unies ont récemment été critiquées pour avoir réagi trop lentement aux viols et violences sexuelles qui auraient été commis lors de l’attaque du 7 octobre, ce rapport indépendant demande désormais que les auteurs de ces atrocités soient punis.
L’attaque du mois d’octobre est la plus meurtrière contre des civil·es sur le sol israélien depuis la fondation de l’État en 1948, ayant fait environ 1 140 mort·es, majoritairement des civil·es. Début décembre, l’ambassadeur israélien auprès de l’ONU, Gilad Erdan, a affirmé que le Hamas avait “utilisé le viol et la violence sexuelle comme des armes de guerre”. Le Hamas a quant à lui rejeté ces accusations, les qualifiant d’“allégations sans fondement” destinées selon lui à le “diaboliser”. En guise de représailles, Israël bombarde depuis des mois la Palestine. Cette offensive israélienne a fait plus de 23 000 mort·es à Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, majoritairement des civil·es, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du mouvement islamiste. Elle a jusqu’ici forcé 85 % de la population à se déplacer et provoqué une crise humanitaire catastrophique, d’après ONU.