Au lendemain de son intervention à l’Assemblée nationale, Sarah Durocher, la présidente du Planning familial, s’inquiète auprès de Causette de “l’intensification” des appels à couper les subventions de l’association féministe.
Invité de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, le Planning familial s’est alarmé mercredi d’appels persistants à lui couper ses financements publics et a dénoncé “la désinformation” entourant ses ateliers d’éducation à la sexualité auprès des jeunes.
“On a des appels à enlever les financements du Planning, ce qui est très fragilisant et très oppressant pour les bénévoles et les militantes”, a déclaré sa présidente, Sarah Durocher. “Si on enlevait les financements du Planning, 400 000 personnes seraient dans des difficultés importantes, c’est très alarmant”, a‑t-elle ajouté, en référence au nombre de personnes accompagnées ou accueillies par l’association chaque année.
Auprès de Causette, Sarah Durocher confirme “l’intensification” des appels ces derniers temps, sous la forme d’interpellations du gouvernement par des parlementaires RN, ou de demandes d’élus locaux·ales, notamment depuis l’été 2022. À cette époque, l’organisation avait sorti une série d’affiches pour défendre l’accès des personnes LGBTQIA+ au planning. L’une d’elles portait le slogan “Au Planning, les hommes aussi peuvent être enceints”, avec un dessin représentant un homme transgenre (c’est-à-dire né biologiquement femme mais dont l’identité de genre est masculine) pendant sa grossesse.
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Des antennes dégradées
Fondée en 1960, l’association féministe a aussi été la cible d’attaques depuis le début de l’année. Elles ont visé des antennes du Planning familial – en février en Gironde, en mars à Strasbourg et en août dans les Hautes-Alpes. De nouvelles dégradations ont été commises ces derniers mois et des plaintes ont été déposées, a indiqué Sarah Durocher, sans donner plus de détails.
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La présidente du Planning a dénoncé également “la désinformation” entourant les ateliers d’éducation à la sexualité que l’association anime auprès de 150 000 jeunes dans quelque 3 000 établissements scolaires.
“Il y a beaucoup de désinformation, de fantasmes” de la part de “certaines associations”, a‑t-elle déploré, citant notamment Parents Vigilants, un réseau proche du parti Reconquête ! d’Éric Zemmour.
Auprès des “tout-petits”, on parle du “vivre ensemble”, de “la question de ‘mon corps c’est mon corps’, on s’adapte vraiment aux enfants, on ne parle pas de sexualité en primaire, a‑t-elle dit. “Ça, ça fait partie de la désinformation qui fait peur aux parents.”