Censé entrer en vigueur le 1er juillet, le décret sur la composition des protections périodiques ne verra finalement le jour qu'au 1er janvier 2024. Le contenu du texte, jugé décevant par les associations féministes, fait l'objet d'une pétition sur internet.
Un décret sur la composition des protections périodiques, dont le contenu est jugé décevant par les associations féministes, devait entrer en vigueur le 1er juillet. Il faudra finalement attendre le 1er janvier 2024 pour voir le texte appliqué, rapporte ce jeudi France Inter. Et ceci, à condition que certains dispositifs soient bien validés par la Commission européenne. Le Conseil d’État devra également donner son avis avant publication.
En 2022, Olivier Véran promettait que « chaque femme saura[it] ce qu'il y a dans son tampon ou dans sa serviette ». L'alors ministre de la Santé – aujourd'hui porte-parole du gouvernement – annonçait en ces termes un décret gouvernemental sur la transparence de la composition des protections périodiques, afin de protéger la santé des femmes. Car les consommatrices ne savent toujours pas quels sont les matériaux et autres substances chimiques utilisés pour fabriquer leurs protections périodiques, alors que ces produits sont en contact direct avec leurs muqueuses.
Le contenu du décret, qui devait initialement être publié début juillet, a été révélé par Le Journal du dimanche le week-end dernier. Contrairement à la promesse d'Olivier Véran, le gouvernement ne va pas obliger les fabricants à indiquer l'intégralité des produits présents dans leurs produits de protection intime. Ainsi, le décret prévoit simplement « l’obligation d’affichage, sur les emballages ou une notice, de chacun des composants et des produits ajoutés intentionnellement lors du processus de fabrication ».
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« Pas à la hauteur de nos espérances »
« Nous avons le regret de constater que la version finale du texte est aujourd'hui complètement vidée de sa substance », dénoncent la Fondation des femmes, Règles élémentaires et Georgette Sand, collectif à la pointe de ce combat, dans une pétition. Ce n’est pas du tout à la hauteur de nos espérances et des promesses qui ont été faites. »
Intitulée « Pour une vraie transparence sur la composition des protections périodiques », elle exige que le décret soit à la hauteur des enjeux de santé publique. Ce qu'elles dénoncent : la formulation « l’obligation d’affichage, sur les emballages ou une notice » signifie que les industriels vont pouvoir se passer d'indiquer la composition sur les boîtes des produits. De même, la notion de « produits ajoutés intentionnellement » amoindrit grandement la portée du texte : « La quasi totalité des résidus potentiellement toxiques retrouvés à ce jour dans les protections périodiques seraient issues, soit d’une contamination des matières premières ou des produits finis, soit formées lors des procédés de fabrication (ex. blanchiment, collage », rappelle la pétition. Partagée sur les réseaux sociaux avec le hashtag #AfficheTaCompo, la pétition a déjà été signée par plus de 13.500 personnes à cette date.