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© Reproductive Health Supplies Coalition / Unsplash

Les gyné­co­logues exhortent à enca­drer la pose des implants vaginaux

Face aux nom­breux témoi­gnages de patientes ayant reçu une pro­thèse vagi­nale, les professionnel·les de san­té appellent à la mise en place d'un plan natio­nal pour régu­ler la pose de ces implants.

De nom­breuses femmes témoignent de lourdes com­pli­ca­tions liées aux ban­de­lettes contre l'incontinence ou la des­cente d'organes qu'on leur avait posées. Ces implants de ren­fort, ou implants vagi­naux, sont des ban­de­lettes en poly­pro­py­lène de 4 cm cen­sées empê­cher le pro­lap­sus et l'incontinence, notam­ment après l'accouchement. En France, la pose de ces implants concer­ne­rait envi­ron 30 000 femmes par an, selon l’Agence natio­nale de sécu­ri­té du médi­ca­ment et des pro­duits de san­té (ANSM). Les professionnel·les de san­té français·es appellent désor­mais à légi­fé­rer sur ces implants pour garan­tir une prise en charge adé­quate des patientes. 

Difficultés à faire l'amour, à uri­ner, à mar­cher, ces pro­thèses vagi­nales entraî­ne­raient, selon de nom­breuses patientes, de ter­ribles dou­leurs. Des maux ren­for­cés par un milieu médi­cal jusqu'ici peu inves­ti. « J’ai par­lé de mes dou­leurs à mon méde­cin plu­sieurs fois et, à chaque fois, il m’a dit que tout était nor­mal. Je ne me suis pas sen­tie écou­tée », racon­tait déjà en 2022 à Causette Florence*, à qui on a posé une ban­de­lette sous-​urétrale en 2015. Aujourd'hui, après "de nou­veaux témoi­gnages bou­le­ver­sants qui viennent illus­trer la sévé­ri­té des com­pli­ca­tions de ces dis­po­si­tifs médi­caux", le col­lège natio­nal des gyné­co­logues et obs­té­tri­ciens (CNGOF) appelle pour la pre­mière fois dans un com­mu­ni­qué, à "un plan natio­nal de prise en charge des troubles péri­néaux".

Si depuis 2020, un décret est cen­sé enca­drer la pose des pro­thèses vagi­nales – assu­rant ain­si que la patiente soit infor­mée des risques, un méde­cin expé­ri­men­té et la déci­sion d'implanter prise par toute une équipe médi­cale -, il ne serait cepen­dant en réa­li­té pas res­pec­té. 78 patientes ont d'ailleurs dépo­sé plainte récem­ment et deman­dé l’interdiction de ces actes médi­caux. Les ban­de­lettes sont déjà ban­nies aux États-​Unis depuis 2019 et viennent éga­le­ment de l’être au Royaume-​Uni. Selon Michel Cosson, gyné­co­logue à Lille inter­ro­gé par Le Parisien, il est en effet néces­saire de cla­ri­fier la régle­men­ta­tion : "On dit que les méde­cins qui posent ces implants doivent être for­més et avoir de l’expérience : ça veut dire quoi ? La légis­la­tion est floue". Le méde­cin sou­haite par ailleurs qu’un seuil d’activité soit défi­ni, et que lors de l'apparition de dou­leurs, les femmes ne res­tent pas seules et livrées à elles-mêmes. 

Les uro­logues – asso­cia­tion, conseil de l’ordre et syn­di­cats – appellent éga­le­ment à la mise en place d’un plan natio­nal. En atten­dant, la semaine pro­chaine, une pre­mière réunion sera orga­ni­sée entre des vic­times et des méde­cins. "On ne peut accep­ter que des femmes vivent de tels cau­che­mars, affirme le doc­teur Michel Cosson. Nous deman­dons la créa­tion de centres de réfé­rence où elles seront prises en charge dans des délais cor­rects. Un registre natio­nal des patientes opé­rées et de leurs éven­tuelles com­pli­ca­tions devrait être obli­ga­toire", conclut-​il.

*Le pré­nom a été modifié 

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