anti pregnancy pills and condoms
© Reproductive Health Supplies Coalition

Le Planning fami­lial lance son tchat en ligne sur l’avortement et la sexualité

Avec le soutien de la Fondation des femmes, le planning familial a lancé, ce jeudi, son tchat en ligne visant à lutter contre les mauvaises informations sur le droit à l’avortement.

Après son numéro vert (0 800 08 11 11), joignable depuis 2015, et son site dédié à l'information sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), ce jeudi 30 mars, le planning familial a mis en ligne son tchat gratuit. Ce dispositif peut être sollicité sur le sujet de l’accès au droit à l’avortement, mais aussi pour avoir des informations fiables et anonymes sur la contraception et plus largement les sexualités, comme l'a indiqué le Planning Familial dans son communiqué.

Accessible depuis le site internet ivg-contraception-sexualites.org, cet outil numérique est pour le moment disponible du lundi au vendredi de 9 à 19 heures et le samedi de 17 à 19 heures. En dehors de ces créneaux, un mail peut être envoyé avec la garantie d’une réponse dans les 48 heures. « Ce n’est pas si simple de pousser la porte du Planning, ce n’est pas si simple de prendre son téléphone et d’appeler. Ce tchat est un moyen de s’adapter aux différents moyens de communication, avec des publics divers », appuie Sarah Durocher, présidente du Planning, citée par Libération.

En 2022, 46 % des sujets traités lors des 26 421 appels reçus sur le numéro vert étaient liés à l’IVG. « Il n’y a pas beaucoup d’informations sur l’avortement et les femmes n’en parlent pas beaucoup autour d’elles, il y a un gros tabou », commente la présidente, toujours d'après le quotidien.

Deux ans pour trouver des financements 

Cette traduction numérique du numéro vert sera prise en charge par des écoutantes de l’association, formées, « qui connaissent bien les situations et auront accès à des informations comme un annuaire des lieux les plus accueillants pour les personnes en demande d’avortement, d’informations sur la contraception et les sexualités », a encore précisé Sarah Durocher. Cela faisait deux ans que le planning cherchait à obtenir des financements pour lancer ce tchat en essayant d'abord de s’appuyer sur des initiatives régionales concluantes en PACA et Nouvelle-Aquitaine et sur des fonds de l’Etat. « On avait construit le tchat en espérant être financé par l’Etat. On n’a pas réussi à le faire », retrace Sarah Durocher au quotidien.

Mais il aura fallu attendre le coup de tonnerre causé par le revirement de jurisprudence de la Cour suprême des Etats-Unis sur le droit à l’avortement en juin 2022 pour que la situation se débloque. Selon le journal, Sarah Durocher a rappelé que « quand il y a eu la venue [dans les locaux du Planning] de la Première ministre Elisabeth Borne dans la foulée de ce recul fin juin avec la ministre Isabelle Lonvis-Rome, la Fondation des femmes s’est engagée à donner un financement de 200 000 euros pour lancer le tchat ». Un apport qui a été complété par 100 000 euros du ministère délégué à l’Egalité femmes-hommes.

Lutte contre les « anti »

Surtout que les mouvements anti-avortement sont « très bien organisés et ultrafinancés », précise l'organisme militant dans son communiqué. À la différence du Planning familial, il aura fallu seulement deux mois aux anti IVG pour lancer leur propre outil de conversation en ligne, dans la foulée de l’annonce de ce projet de tchat par l’association fin septembre, relate le quotidien dans lequel Sarah Durocher tonne : « C’est bien significatif de la différence de moyens entre les associations et les antichoix. »

Ces dernières semaines, plusieurs antennes locales de l’association ont d’ailleurs subi des attaques de la part des opposants à l’avortement. À trois reprises, en Gironde au mois de février, puis à Strasbourg quelques semaines plus tard. « Derrière les dégradations, une volonté d’intimider les femmes et personnes concernées venant s’informer ou avorter, mais également les professionnel·les et les bénévoles des associations qui défendent l’accès à ce droit », dénonce le communiqué de presse conjoint du Planning et de la Fondation des femmes.

L’enveloppe allouée pour le tchat ne permet pour l’heure qu’un fonctionnement de ce dispositif durant un an. Le Planning recherche désormais un financement du ministère de la Santé pour le pérenniser.

À lire aussi I Le Planning familial lance un nouveau site dédié à l'information sur l'avortement

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