En plus de son numéro vert, le Planning familial lance, ce mercredi, à l'occasion de la journée international pour le droit à l'avortement, un nouveau site dédié à l'information sur l'interruption volontaire de grossesse.
En cette journée internationale pour le droit à l'avortement, le Planning familial lance un nouveau site dédié à l'information sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG), intitulé ivg-contraception-sexualites.org. Car il existe encore « énormément de sites de désinformation » à ce sujet, a expliqué ce mercredi matin Sarah Durocher, co-présidente de l'association, sur Franceinfo. « L'objectif, c'est vraiment de visibiliser le droit des personnes, de rendre un accès plus facile au numéro vert (0800 08 11 11) », a‑t-elle poursuivi.
Malgré la loi du 20 mars 2017 qui étend le délit d'entrave à l'IVG aux sites internet, rendue nécessaire par la multiplication de sites pro-vie trompeurs à cette époque, Sarah Durocher affirme qu'une désinformation existe toujours à ce sujet sous cette forme. Elle explique que des femmes leur parlent « de l'entrave qu'elles peuvent vivre en matière d'information ». « L'objectif pour ceux qui veulent entraver est de faire douter, de faire renoncer, de faire peur aussi », a‑t-elle précisé, ajoutant que les personnes que reçoit le Planning familial « sont très peu au courant » de comment se déroule un avortement, certaines pensant « qu'il suffit de prendre un médicament en pharmacie ». Avant de rappeler : « Ce n'est pas si simple que ça. Le parcours de l'avortement pour certaines femmes et sur certains territoires est encore un parcours de combattante. »
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Un tchat financé par la Fondation des femmes
Selon la co-présidente de l'association, il est nécessaire d'avoir « plusieurs portes d'entrée » pour s'informer sur l'avortement, s'agissant d'un « acte à part en France », pour lequel « beaucoup de femmes culpabilisent » et cachent qu'elles y ont eu recours. En plus de l'accueil en présentiel, qui concerne 380.000 personnes par an, du numéro vert et du site internet, un tchat financé par la Fondation des femmes devrait également être lancé l'année prochaine : « C'est certain qu'avec un contexte international où l'avortement est remis en cause ou restreint, c'est important que les femmes en France aient une vraie information. »
Sarah Durocher a, par ailleurs, estimé être « une bonne chose » que plusieurs groupes politiques à l'Assemblée nationale et au Sénat souhaitent inscrire le droit à l'avortement dans la constitution. Le Planning familial préférerait cependant que ces textes prennent la forme d'un projet de loi, émanant de l'exécutif, plutôt que d'une proposition de loi, émanant d'un parlementaire. Car cela permettrait « d'accélérer les choses ». « Les "anti-choix" ont une grande capacité à mobiliser », déplore-t-elle.
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