Le collectif français 50/50 convie ce mercredi une cinquantaine d'artistes et de personnalités pour un clip en soutien au mouvement de contestation en Iran, réalisé par l'autrice de BD franco-iranienne Marjane Satrapi.
Plus d'un mois après la mort de Mahsa Amini, la contestation en Iran ne faiblit pas et continue de recevoir le soutien de la communauté internationale. Le collectif 50/50, qui se bat pour l'égalité entre les femmes et les hommes dans le cinéma, diffuse ce mercredi un clip réalisé par l'autrice de BD franco-iranienne Marjane Satrapi en soutien au soulèvement iranien.
Une cinquantaine d'artistes et de personnalités françaises reprennent la chanson Baraye, composée par le musicien iranien de 25 ans Shervin Hajipour, qui avait été brièvement arrêté en raison de ce titre, sur un arrangement musical de Benjamin Biolay. Parmi eux·elles, les comédiennes Camille Cottin et Chiara Mastroianni, les chanteuses Yael Naim et P.R2B mais aussi les présentateur·trices Enora Malagré et Harry Roselmack.
Cet hymne de la contestation, dont le titre peut être traduit en français par les termes « Pour… » ou « À cause de… » selon Courrier international, reprend dans ses paroles 31 tweets de contestation publiés par des Iranien·nes. Il a également été récemment repris par le groupe britannique Coldplay en duo avec l'actrice franco-iranienne Goldfishe Farani.
« Il n’y a rien de pire que l’indifférence en réalité »
« C’est un message du peuple français au peuple iranien », a expliqué Marjane Satrapi à RFI. Avant de poursuivre : « On peut toujours dire : à quoi ça sert ce genre d’action ? Mais les Iraniens avec lesquels je suis en contact me disent que quand ils reçoivent des signes de soutien de l’extérieur, ils se sentent plus forts, protégés. Ils ne veulent pas une intervention, militaire ou autre. Eux, ce qu’ils veulent, c’est sentir que le monde les écoute, qu’ils sont entendus, parce que c’est ça aussi qui leur donne le courage, demain, dans une semaine, dans deux semaines, de sortir dans la rue au péril de leur vie pour demander un changement. »
Selon elle, « il n’y a rien de pire que l’indifférence en réalité : donc, quoi qu’on fasse, n’importe quel message qu’on envoie, c’est positif et ça peut apporter un soutien ». Selon le dernier rapport de l'ONG Iran Human Rights (IHR), au moins 277 manifestant·es ont été tué·es au 2 novembre.