Une cinquantaine d'artistes françaises, dont Juliette Binoche, Laure Calamy, Isabelle Adjani, Charlotte Rampling, Muriel Robin, Angèle et Pomme, ont coupé de manière symbolique une mèche de cheveux en soutien aux Iraniennes, dans une vidéo diffusée ce mercredi sur Instagram.
Sur l'air de Bella Ciao, repris en persan par l'internaute Gandom, une cinquantaine d'actrices, humoristes et chanteuses françaises ont accepté de se couper une mèche de cheveux en soutien aux Iraniennes, en pleine révolte depuis la mort de Mahsa Amini, dans une vidéo diffusée sur Instagram par le collectif Soutien Femmes Iran.
À l'initiative de l'avocat Richard Sédillot, de la bâtonnière de Paris Julie Couturier et de l’ancienne présidente du Conseil national des barreaux Christiane Feral Schuhl, des actrices comme Laure Calamy, Isabelle Adjani et Charlotte Rampling, des humoristes comme Muriel Robin et Bérangère Krief, et des chanteuses comme Angèle et Pomme réalisent ce geste symbolique, face caméra. Si certaines, comme Juliette Binoche, arrachent une grande poignée de cheveux, d'autres le font néanmoins avec une certaine « prudence », remarque la journaliste iranienne Najlaa Aboumerhi sur Twitter, ce qui souligne selon elle « la mesure » du geste des Iraniennes.
En Iran en effet, de nombreuses femmes se coupent les cheveux, et vont même jusqu'à se raser la tête comme Masih Alinejad et Minou Majidi, en signe de protestation, depuis la mort de Masha Amini, annoncée par la télévision d’État le 16 septembre dernier, trois jours après l'arrestation de la jeune kurde iranienne par la police des mœurs pour port du voile non conforme.
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Au moins 154 mort·es
Depuis cette date, la contestation n'a pas faibli en Iran, qui connaît ses manifestations les plus importantes depuis celles de 2019 contre la vie chère. Plus de 1200 manifestant·es ont été arrêté·es selon un décompte de l'Agence France-Presse, ainsi que des militant·es, des avocat·es et des journalistes, selon des ONG citées par l'agence. Au moins 154 personnes sont mortes depuis le début de la répression, rapporte l'ONG Iran Human Rights, dans son dernier rapport du mardi 4 octobre.
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« Ce peuple n'espère qu'un accès aux libertés les plus essentielles. Ces femmes, ces hommes, demandent notre soutien. Leur courage et leur dignité nous obligent. Il est impossible de ne pas dénoncer encore et toujours cette terrible répression. Les morts et les mortes se comptent déjà par dizaines, parmi lesquels des enfants. Les arrestations ne font que grossir le nombre des prisonniers et prisonnières déjà détenus en toute illégalité et trop souvent torturés. Nous avons ainsi décidé de répondre à l'appel qui nous était lancé en coupant, nous aussi, quelques-unes de ces mèches », a souligné le collectif Soutien Femmes Iran dans sa publication sur Instagram.
L'avocat Richard Sédillot a indiqué à France Inter espérer que ce mouvement « déclenchera une réaction politique extrêmement forte [en France] ». Avant d'ajouter : « Les condamnations ne doivent plus être faites à demi-mot, mais avec plus de véhémence. »
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