Pour la deuxième fois en deux semaines, les locaux de l'association bordelaise ont été vandalisés.
La deuxième fois en deux semaines. Le Planning familial de la Gironde a de nouveau été ciblé par le groupuscule d’extrême droite bordelais Action directe identitaire, a annoncé l’association dans un communiqué publié hier. Dans la nuit de mardi 21 à mercredi 22 février, « une inscription en lettres rouges, ciblant l’IVG [et] revendiquée par Action directe identitaire et une Croix de Lorraine » a été inscrit sur la façade des locaux, a précisé auprès de l’AFP Annie Carraretto, coprésidente du Planning familial dans le département, rapporte franceinfo.
Le 8 février dernier, un autre tag avait été découvert au petit matin par les salariées du Planning. L’inscription en rouge sur le mur « Aujourd’hui stérilisés, demain pucés » était déjà signée Action directe identitaire. Pour la coprésidente, celle-ci visait alors les actions menées en faveur de la contraception masculine. « Si l’inscription diffère, le message reste le même : nos actions pour défendre les droits sexuels et reproductifs dérangent. Mais nous ne nous laisserons jamais impressionner ni par ces méthodes, ni par ces personnes. Attaquer notre devanture, c’est aussi tenter d’intimider nos publics par des actions “choquantes” », écrit le Planning familial dans son communiqué. Ce n’était pas, là encore, la première fois que le Planning familial de Gironde voyait ses locaux dégradés. « C’est la troisième fois en trois ans, indiquait Myrtille Bondu de Gryse à Causette la semaine dernière. Ce sont à chaque fois les mêmes tentatives d’intimidation. »
Réponse collective
L’association alerte également « sur le confort de l’extrême droite à Bordeaux en Gironde ». Les attaques contre le Planning « sont la traduction d’une extrême droite de plus en plus implantée et décomplexée sur notre territoire », souligne l’association. « Cet été, pendant la pride, un groupuscule d’extrême droite a insulté et jeté des objets sur les manifestants, expliquait la coprésidente du Planning familial de Gironde Myrtille Bondu de Gryse à Causette. On n’est pas les seules à être victimes de cela. La façade de l’association Asti [qui vient en aide aux travailleur·euses immigré·es, nldr] a aussi été dégradée il y a quelques semaines. » Le Planning familial de Gironde « appelle toutes les associations féministes à faire front commun ». « L’attaque est ciblée mais la réponse doit être collective », affirme Myrtille Bondu de Gryse.
Dans la foulée de la dégradation du 21 février, le Planning familial a déposé une plainte « pour délit d’entrave à l'IVG ». « On a porté plainte à chaque dégradation mais jusqu’à présent, elles ont toutes été classées, souligne la coprésidente du Planning. On espère que ce ne sera pas le cas cette fois. » L'association appelle à un rassemblement de soutien le 1er mars à 17h30 à Bordeaux. De son côté, le maire écologiste de la ville, Pierre Hurmic, a condamné « avec la plus grande fermeté », sur Twitter, cette « attaque inadmissible qui démontre la décomplexion de ces idées nauséabondes ».