Salim Berrada
Photo : DR

Le pro­cès du “vio­leur de Tinder”, Salim Berrada, s’est ouvert ce lun­di à Paris

Le procès de Salim Berrada, accusé d’avoir violé de nombreuses femmes rencontrées via des applications de rencontre en 2015 et 2016, s’est ouvert lundi matin devant la cour criminelle départementale de Paris.

L’accusé de 38 ans, surnommé “le violeur de Tinder” par la presse, a pris place ce lundi 18 mars dans le box vitré de la cour criminelle départementale de Paris. Il est accusé d’avoir, en 2015 et 2016, violé treize femmes et agressé sexuellement quatre autres. Il les rencontrait sur des applications de rencontre comme Tinder, où il se présentait comme un photographe à la recherche de modèles.

Pendant que le président Thierry Fusina décrit les modalités du procès, prévu sur deux semaines, l’accusé, jean clair, pull noir et épaisse couronne de cheveux frisés, jette des coups d’œil furtifs aux quatre bancs des parties civiles, sur lesquels plusieurs femmes sont assises, à quelques mètres à peine de lui.

Dix-sept femmes au total accusent Salim Berrada de viols ou d’agressions sexuelles. Ces dernières, la trentaine pour la plupart, ne sont pas toutes présentes pour l’ouverture de l’audience. Et certaines parties civiles ne viendront pas témoigner du tout – “Elle n’a pas la capacité psychique de venir”, dit à la cour l’avocate à propos de l’une d’elles.

Un "modus operandi" toujours identique

Salim Berrada n’a pas encore été interrogé, mais au cours de l’enquête, il a toujours tout contesté, parlant de relations consenties. Il a estimé que les femmes ayant porté plainte avaient sans doute “regretté” a posteriori ou s’étaient “concertées” entre elles pour l’atteindre.

Les enquêteur·rices ont pourtant mis en avant le modus operandi toujours identique du photographe qui attirait les femmes chez lui sous prétexte d’un shooting photo. Une “forme d’industrialisation” d’un processus, avec un “cahier des charges précisément décrit dans plusieurs fichiers Excel”, où il listait phrases d’accroche, compliments, propositions. Il envoyait “en masse” des sollicitations à de potentielles modèles, en profitant de sa notoriété de photographe.

“Soumission chimique"

Ces femmes à qui Salim Berrada disait qu’elles étaient “uniques”, ses “muses”, arrivaient chez lui, se voyaient offrir de l’alcool, que beaucoup n’osaient pas refuser. Toutes décrivent ensuite une ivresse anormale et rapide, et une perte de force. Les enquêteur·rices soupçonnent une “soumission chimique”, que Salim Berrada nie également. Puis les plaignantes décrivent un brusque changement de comportement et des rapports sexuels imposés malgré leur refus.

Placé en détention provisoire en 2016, Salim Berrada avait été relâché sous contrôle judiciaire en 2019, avec l’interdiction d’exercer le métier de photographe. Plusieurs plaignantes avaient alors signalé à la justice son “activité importante” sur les applications de rencontre. Visé par de nouvelles plaintes, il a de nouveau été mis en examen pour viols et agressions sexuelles. Cette enquête est toujours en cours. Il est retourné en prison en juillet.

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