Vertiges, fatigue extrême, vomissements, flashs incohérents d’une soirée pourtant pas si arrosée… Les témoignages de femmes dont les symptômes correspondent à ceux engendrés par le GHB se multiplient et se ressemblent. Focus dans le XVIIIe arrondissement parisien.
Le soir d’Halloween, Lisa sort avec trois copines à Pigalle, dans le XVIIIe à Paris, au bar O’Sullivans. Alors qu’elle boit son deuxième verre, elle perd « complètement le contrôle. » Elle se sent partir : « J’ai eu une perte de vue, j’avais très chaud. Je n’arrivais plus à parler, à voir ce qu’il y avait autour de moi. » Une autre de ses copines ressent, elle aussi, des effets inhabituels et inquiétants. Alors, les amies des jeunes filles alertent les responsables de la sécurité du lieu, mais les vigiles ne semblent pas être réceptifs à la situation : « Ils ont répliqué que c’était sûrement l’alcool. Mon amie leur a fait comprendre que je n’allais pas bien, mais ce n’était pas leur problème. »
La veille, Claire ressentait des symptômes similaires et entendait les mêmes mots, prononcés par le vigile du O’Sullivans. Dans un état semi-conscient, elle ne se rappelle plus de la scène, mais son amie témoigne : « Avec les larmes aux yeux, je leur ai dit : “J’ai besoin d’aide.” Mais ce n’était pas leur problème. » Bien entourée, Claire, comme Lisa, a pu rentrer chez elle en sécurité. Mais toutes deux découvriront que leur cas était loin d’être unique.
Multiplication des témoignages
Les symptômes ressentis par les jeunes filles ne sont pas anecdotiques : ils sont propres à ceux engendrés par le GHB (ou acide gamma-hydroxybutyrique) quand il est mélangé à de l’alcool. Frédéric Lapostolle, médecin urgentiste au Samu 93, met en garde contre cette drogue qui peut[…]