Chaque mois, un chercheur, une chercheuse, nous raconte sa thèse sans jargonner. Docteure en sociologie et chercheuse au Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET), Marion Flécher s’est penchée sur le monde très médiatisé, mais rarement étudié, des start-up. Après avoir enquêté entre la Silicon Valley et la France, elle lève le voile sur ce modèle qui, sous ses airs plus doux, incarne le nouveau visage du capitalisme.
Causette : Dans votre thèse, vous pointez la difficulté de définir les start-up. Alors, qu’est-ce que c’est ?
Marion Flécher : En premier lieu, ces entreprises se distinguent par un modèle économique qui se caractérise par la recherche de croissance plutôt que de rentabilité, et repose sur les modes de financement spéculatifs que sont les levées de fonds. Ensuite, par la dimension organisationnelle, qui se veut plus horizontale, plus souple, qui valorise l’autonomie et la responsabilité des travailleurs mais aussi le bien-être au travail. Enfin, par la dimension idéologique, qui met l’accent sur le caractère ouvert et méritocratique de ce modèle entrepreneurial. À travers celui-ci,[…]