Le Conseil d’État a ordonné lundi la fermeture de certaines zones de pêches dans le golfe de Gascogne d’ici six mois pendant « des périodes appropriées » afin de limiter le nombre de décès de dauphins.
Depuis le 10 mars, plus de 500 cadavres de dauphins ont été retrouvés dans le golfe de Gascogne. Après que l'observatoire Pelagis a fait ce constat alarmant, le Conseil d’État de Paris a mis en demeure le gouvernement français ce lundi 20 mars. La plus haute juridiction administrative française lui a ordonné de fermer certaines zones de pêches « sous six mois pour garantir la survie des dauphins et marsouins », selon Le Parisien.
Saisi par Sea Shepherd France, Défense des Milieux Aquatiques ainsi que France Nature Environnement, le Conseil d’État « ordonne au gouvernement de fermer des zones de pêche dans le golfe de Gascogne pour des périodes appropriées, afin de limiter le nombre de décès de dauphins communs, grands dauphins et marsouins communs, victimes de captures accidentelles lors des actions de pêche », d'après le quotidien.
En 2021, les trois associations demandaient à ce que le gouvernement suive « les recommandations scientifiques et [prenne] les mesures d’urgence indispensables à la survie de la population de dauphins ». A savoir « une fermeture temporaire des zones de pêche aux chalutiers et fileyeurs, impliqués dans la capture d’en moyenne 10 000 dauphins chaque année ».
Fin février, Emmanuel Macron avait estimé que la France devait « améliorer [ses] pratiques » pour mieux protéger les dauphins, dont les échouages dans le golfe de Gascogne se sont multipliés, tout en réaffirmant son soutien aux pêcheurs. Quelques jours auparavant, la rapporteuse publique du Conseil d'État s'était prononcée en faveur de fermetures spatio-temporelles de certaines pêches jugées responsables de décès de nombreux cétacés.
« C'est la seule solution »
Dans son avis rendu public ce lundi en début d’après-midi, le Conseil d’État « relève que le nombre de décès par capture accidentelle imputable aux activités de pêche menace la conservation des dauphins et marsouins dans le golfe de Gascogne : depuis 2018, il dépasse chaque année la limite maximale permettant d’assurer un état de conservation favorable en Atlantique Nord-Est ». D’où l’exigence du Conseil d’État d’aller beaucoup plus loin en instaurant une « fermeture de la pêche sur des zones et pendant des périodes appropriées ».
La présidente de l'association Sea Shepherd, Lamya Essemlali, a d'ailleurs expliqué au Parisien que « c’est la seule solution pour réduire le plus efficacement les captures. On image mal aujourd’hui comment l’État pourrait passer outre cet avis de la haute juridiction administrative. Emmanuel Macron avait d’ailleurs laissé entendre qu’il respecterait ce qu’exige le Conseil d’État. »
À lire aussi I Place des Invalides à Paris, 400 dauphins échoués pour dénoncer des pratiques de pêche toujours plus mortelles