Depuis le 9 septembre, les industriel·les doivent obligatoirement apposer le logo nommé « Triman » sur les emballages et étiquettes recyclables.
C'est un logo que vous avez déjà surement vu sur vos produits ou emballages. Et pour cause, la mise en place facultative du pictogramme « Triman » date du 1er janvier 2015. Ce symbole, qui a une fonction purement informative, vise à inciter le/la consommateur·rice français·e à trier les produits recyclables de manière sélective.
Suite aux mesures de la loi dite AGEC – loi anti-gaspillage pour une économie circulaire du 10 février 2020 – et depuis le 9 septembre dernier, les industriel·les doivent désormais obligatoirement apposer le logo Triman sur les emballages et étiquettes recyclables. Une directive gouvernementale censée améliorer et simplifier le dispositif en matière de tri sélectif existant.
Le logo Triman vient remplacer le label Point vert, datant de 1970 et présent aujourd'hui sur 95% des emballages selon les Ministères Écologie Énergie Territoires. En effet, ce dernier avait été jugé très flou – considéré comme indiquant un produit recyclable par une majorité des consommateur·rices – alors qu'en réalité, il s'agit d'une simple adhésion par l'entreprise à un système de contribution au recyclage des déchets.
Cette silhouette noire stylisée et accompagnée de trois flèches signifie que l'emballage ou le produit répond à une consigne de tri bien spécifique. Et cette consigne – à titre d'exemple, « cartons et emballages papier à trier » – doit être ajoutée à côté du pictogramme. Selon le Syndicat des déchets ménagers de Moselle-Est il existe quatre options différentes pour jeter les produits ayant une seconde vie : dans la poubelle de tri, en point d’apport volontaire, en déchèterie ou en magasin. Une schématisation finalement pas si évidente, à laquelle les consommateur·ices français·es devront une nouvelle fois faire face.
Une schématisation embrouillée
Emballages, papiers, textile, ameublement et équipement électriques et/ou électroniques… Le logo Triman concerne de très nombreux produits. Et comme le précisent si bien nos confrères·soeurs de Huffpost dans un article daté du 9 septembre dernier, quelques paradoxes sont à souligner dans la mise en place de ce logo stylisé.
Si le logo Triman est censé remplacer le logo Point vert, ils ont tous deux une définition bien différente. Le Point vert ne spécifie pas si un produit a été fabriqué à partir de matières recyclées, ni s’il est recyclable. Mais simplement que l’industriel·le qui vend le produit apporte contribution à Citeo (soit un organisme national de tri et de recyclage). Ce qui est manifestement différent.
C'est pourquoi Triman ne fait que s’ajouter à une liste de signalétiques présentes, et qui ne dénotent déjà pas par leur limpidité. À titre d'exemple, « l’anneau de Moebius » qui signifie que le produit est dans un cycle de recyclage sans fin, qu’il est donc à jeter dans la poubelle de tri. Le « logo verre » est sûrement le plus simple, la collecte de verre est d'ailleurs la plus organisée en France. Le « logo triangle avec un chiffre à l’intérieur », indique la nature de la matière de l’emballage… Avec la complexité du système de tri en France, il n'est pas certain Triman soit propice à simplifier ce paysage.
Lire aussi I En matière de tri sélectif, la ville suédoise de Malmö ne sépare pas le sexisme de l’écologie