L’accord de principe intervient quatre jours après la démission du président de la fédération canadienne de football, remplacé par Charmaine Brooks, première femme être nommée à la tête de l'instance.
L’annonce a le goût d’une victoire. Un mois après leur grève et quatre jours après la démission du président de leur fédération Nick Bontis, les footballeuses canadiennes ont obtenu jeudi 2 mars un accord de principe pour le financement de l’équipe nationale féminine. Un financement essentiel pour enrayer les inégalités femmes-hommes qui ont entraîné une crise au sein de la fédération et provoqué le départ de son président.
Concrètement, cet accord comprend des primes par match et une rémunération basée sur les résultats, a annoncé la fédération canadienne dans un communiqué. « C’est une question de respect, de dignité, estime Earl Cochrane, le secrétaire général de Canada Soccer, dans ce communiqué. Nous avons été cohérents à propos du besoin d’équité et d’égalité salariale comme piliers de toute nouvelle entente. »
Autre avancée notable : pour la première fois dans l’histoire du football canadien, une femme a été nommée à la tête de la fédération. L’ancienne athlète Charmaine Brooks a pris les rênes mercredi 1er mars, succédant ainsi à Nick Bontis. Elle devient aussi la première personne racisée à occuper cette fonction.
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Début février, les joueuses canadiennes avaient mené une grève d’une journée pour des coupes budgétaires qui menacent, selon elles, la qualité de leur entraînement et leur succès au mondial à venir l'été prochain. Elles dénonçaient également une inégalité de traitement entre les équipes féminines et masculines. Menacées d’action judiciaire par la fédération, les championnes olympiques en titre avaient rapidement dû mettre un terme à leur mouvement.
La crise traversée par les joueuses canadiennes fait écho à celle qui secoue actuellement le football français féminin et plus largement la Fédération française de football (FFF). Ce week-end, la capitaine des Bleues, Wendie Renard et deux autres joueuses cadres, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katot, annonçaient leur décision de se retirer de l’équipe de France tant que les changements « nécessaires » dans le management n’auraient pas lieu. Elles mettent ainsi en cause, sans la nommer, la sélectionneuse de l’équipe de France, Corinne Diacre. Tandis que mardi, Noël Le Graët annonçait sa démission de la présidence de la FFF, acculé par des accusations de « harcèlement moral et sexuel » au sein de la Fédération.
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