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Manifestation contre les violences faites aux femmes le 19 novembre 2022 à Paris © Causette

Violences conju­gales : la vic­time dans le coma s’était pré­sen­tée au com­mis­sa­riat deux heures plus tôt

La vic­time s'était pré­sen­tée au com­mis­sa­riat deux heures avant les faits, mais les poli­ciers lui avaient deman­dé de reve­nir le len­de­main. L'IGPN a été saisie.

Elle avait réuni les preuves pour por­ter plainte pour vio­lences conju­gales contre l'homme qu'elle venait de quit­ter quelques semaines plus tôt. Elle avait notam­ment chan­gé de numé­ro de télé­phone quelques jours avant pour qu'il cesse enfin de la har­ce­ler. Cette jeune femme de 24 ans est actuel­le­ment plon­gée dans le coma après avoir été frap­pée par cet ex-​compagnon. Elle a été retrou­vée incons­ciente et griè­ve­ment bles­sée au niveau de la tête dans le hall de son immeuble mar­di 13 décembre vers 19 h. Placée dans le coma à l’hôpital de Tours (Indre-​et-​Loire) depuis, elle souffre de lésions hémor­ra­giques céré­brales majeures. Son pro­nos­tic vital est engagé.

Selon France Bleu, deux heures avant les faits, la jeune femme s’était pré­sen­tée à l’accueil du com­mis­sa­riat de Blois pour dépo­ser plainte contre son ex-​compagnon, mais les poli­ciers lui avaient deman­dé de repas­ser le len­de­main. Dans un com­mu­ni­qué relayé par France Bleu, le pré­fet du Loir-​et-​Cher François Pesneau a expli­qué avoir sai­si l'Inspection géné­rale de la police natio­nale (IGPN) « afin de connaître pré­ci­sé­ment les condi­tions dans les­quelles la vic­time avait été, peu de temps avant les faits, accueillie au com­mis­sa­riat de Blois et invi­tée à se repré­sen­ter le len­de­main ». Depuis 2001, l’article 15–3 du code de pro­cé­dure pénale pré­voit en effet que la police judi­ciaire est tenue de rece­voir toutes les plaintes dépo­sées par les vic­times d’infractions à la loi pénale.

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Selon France Bleu, l’entourage de la vic­time a indi­qué que sa rela­tion avec son ancien com­pa­gnon avait débu­té en août avant que la jeune femme ne décide d’y mettre fin, début décembre, « ayant fait part […] de vio­lence, de menace et de har­cè­le­ment, faits pour les­quels elle avait pré­pa­ré un dos­sier afin de dépo­ser plainte ». 

Âgé de 27 ans et déjà connu de la jus­tice pour des faits de vio­lences, l’agresseur pré­su­mé a été inter­pel­lé jeu­di 15 décembre à Plaisir dans les Yvelines et pla­cé en déten­tion pro­vi­soire, pré­cise France 3 Centre Val de Loire. Lors de ses audi­tions, il a indi­qué qu’il vou­lait « avoir des expli­ca­tions », notam­ment sur la rup­ture. Il a recon­nu les faits indi­quant aux poli­ciers avoir « vio­lem­ment tiré en arrière son ancienne com­pagne vers le hall d’entrée, la fai­sant tom­ber au sol, puis lui avoir don­né plu­sieurs coups de pied d’écrasement dans la tête » mais il « conteste avoir eu l’intention de tuer son ancienne com­pagne ». Une infor­ma­tion judi­ciaire a été ouverte pour ten­ta­tive de meurtre.

L’agression de cette jeune femme a eu lieu deux jours après la publi­ca­tion des der­niers chiffres du minis­tère de l'Intérieur sur les vio­lences conju­gales. Elles sont en hausse de 21 % en 2021 par rap­port à 2020.

Lire aus­si I 208 000 vic­times : les vio­lences conju­gales en hausse de 20% en 2021

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