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© Arno Senoner / Unsplash

Plan du gou­ver­ne­ment contre la pau­vre­té : les asso­cia­tions dénoncent un manque de mesures structurelles

Alors que le gou­ver­ne­ment vient d’annoncer son nou­veau Pacte des soli­da­ri­tés, les asso­cia­tions de lutte contre la pau­vre­té saluent les mesures d’urgence, mais déplorent le manque de mesures structurelles.

Huit mois que les asso­cia­tions l’attendaient. Lundi 18 sep­tembre, le gou­ver­ne­ment a pré­sen­té son Pacte des soli­da­ri­tés, soit la nou­velle stra­té­gie qu’il entend déployer jusqu’à la fin du quin­quen­nat pour lut­ter contre la pau­vre­té. Et c’est peu dire qu’il y a du bou­lot, puisque 9,2 mil­lions de per­sonnes vivent sous le seuil de pau­vre­té moné­taire (si l’on inclut les habitant·es des dépar­te­ments d’outre-mer, elles étaient 10,1 mil­lions, en 2018, selon l’Insee).

En réponse, Élisabeth Borne a pro­mis une “aug­men­ta­tion de 50 % des cré­dits dédiés à la lutte contre la pau­vre­té par rap­port à la stra­té­gie pré­cé­dente” – qui était dotée de 8 mil­liards d’euros sur quatre ans –, sans tou­te­fois détailler le mon­tant alloué. Articulé autour de quatre grands thèmes (enfance, retour à l’emploi, lutte contre la grande pau­vre­té et carac­tère soli­daire de la tran­si­tion éco­lo­gique), celui-​ci reprend un cer­tain nombre de mesures déjà exis­tantes, comme les repas à 1 euro dans les Crous pour l’année uni­ver­si­taire qui démarre, les petits-​déjeuners gra­tuits dans cer­taines écoles (qui doivent être éten­dus), ou le main­tien des 203 000 places d’hébergement d’urgence en 2024.

D’autres avaient déjà été annon­cées ces der­niers mois : le Pass colo (soit 200 à 300 euros des­ti­nés aux élèves de CM2), le rem­bour­se­ment des pro­tec­tions pério­diques réuti­li­sables pour les moins de 25 ans, la créa­tion de 200 000 places en crèches ou la réno­va­tion pré­vue de 12 000 loge­ments uni­ver­si­taires d’ici à 2027. La Première ministre a éga­le­ment annon­cé “la créa­tion d’une prime de reprise d’activité” à l’horizon 2025, cen­sée béné­fi­cier à 50 000 per­sonnes. Et assu­ré qu’une “aide excep­tion­nelle [serait] inté­grée au pro­jet de loi de finances 2024 pour cou­vrir les besoins des asso­cia­tions d’aide alimentaire”.

Des asso­cia­tions qui, jus­te­ment, sont loin d’être tota­le­ment convain­cues par le plan du gou­ver­ne­ment, jugé pas assez ambi­tieux. Si l’Unicef “salue l’attention por­tée à la pré­ven­tion des inéga­li­tés dès l’enfance”, elle dit aus­si res­ter “vigi­lante” quant à “sa décli­nai­son finan­cière et à sa mise en œuvre”. Et d’ajouter : “Prévenir ne suf­fit pas, en par­ti­cu­lier dans le cas des enfants les plus vul­né­rables, tels que ceux sans domi­cile et en situa­tion de migra­tion, qui devraient béné­fi­cier de mesures com­plé­men­taires à celles annon­cées dans le Pacte.”

Même son de cloche chez le col­lec­tif Alerte, qui réunit trente-​quatre asso­cia­tions et fédé­ra­tions natio­nales, et salue, lui aus­si “les mesures néces­saires pour répondre à l’urgence”. Mais déplore, lui aus­si, “le manque de mesures struc­tu­relles” de ce plan. “En refu­sant de rele­ver les mini­mas sociaux, en ne pré­voyant pas la régu­la­ri­sa­tion admi­nis­tra­tive des étran­gers qui per­met­trait de sou­la­ger des métiers en ten­sion, en ne sou­te­nant pas les asso­cia­tions de soli­da­ri­té qui connaissent une crise immense et peinent à accom­pa­gner les popu­la­tions les plus pré­caires, le gou­ver­ne­ment ne prend pas en compte la dimen­sion de l’intensification et de l’accroissement de la pau­vre­té.” Gouvernement qui, sous le pré­cé­dent quin­quen­nat d’Emmanuel Macron, avait tout bon­ne­ment dis­so­lu l’Observatoire natio­nal de la pau­vre­té et de l’exclusion sociale.

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