Le Sénat avait approuvé en première lecture du projet de loi immigration, début novembre, le remplacement de l'Aide médicale d'Etat par une Aide médicale d'urgence. L'Assemblée nationale a supprimé cet article introduit par les sénateur·trices.
Les député·es ont supprimé ce mercredi 29 novembre, à une très grande majorité, un article introduit par les sénateur·trices qui entendait transformer l'Aide médicale d'État (AME) en une simple Aide médicale d'urgence, dans le projet de loi immigration.
Le rapporteur général du projet de loi, Florent Boudié (Renaissance), a souligné qu'il s'agissait d'une question relevant de la "santé des individus" mais aussi d'une "question de santé collective". Il ne s'agit cependant pas de "fermer le débat", un rapport sur le sujet, rédigé par Patrick Stefanini et Claude Evin, devant être remis le 4 décembre.
Le Sénat avait approuvé en première lecture début novembre le remplacement de l'Aide médicale d'Etat par une Aide médicale d'urgence, avec un panier de soins réduit et recentré sur la prise en charge des soins urgents, des maladies graves, des douleurs aiguës, des soins liés à la grossesse ou encore les vaccinations.
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Seuls LR et RN étaient favorables à cette suppression
Ce rejet n'est pas une surprise, la majorité ayant dès le départ dit qu'elle ne conserverait pas cette disposition qui transformait l'AME en "AMU".
La gauche a unanimement dénoncé la mesure. Supprimer l'Aide médicale d'Etat serait "dangereux médicalement, absurde économiquement, indigne moralement", a estimé le chef du groupe PS Boris Vallaud. Le budget de l'AME représente "0,5% du budget de la Sécu", une "goutte d'eau dans l'océan", a de son côté affirmé Benjamin Lucas (groupe écologiste).
Seuls LR et le RN étaient favorables à cette suppression, proposée par Marine Le Pen depuis "de très nombreuses années", comme l'a rappelé le député RN Yoann Gillet.