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croquis d'audience réalisé le 13 décembre 2023 montre Monique Olivier (à droite), ex-épouse du tueur en série Michel Fourniret, regardant son fils Selim Olivier (à gauche), alors qu'il apparaît par liaison vidéo lors de son procès à la cour d'assises de Nanterre. , ouest parisien. © Benoit PEYRUCQ / AFP

Selim Olivier, fils de Michel Fourniret et Monique Olivier, témoigne au pro­cès de sa mère

Depuis le 28 novembre der­nier, Monique Olivier est jugée aux assises pour com­pli­ci­té dans trois enlè­ve­ments et meurtres. Mercredi, le fils qu'elle a eu avec Michel Fourniret, Selim, venait témoi­gner à son procès.

"Je ne suis pas ton fils, tu n'es pas ma mère !". Le ton était don­né à Nanterre ce mer­cre­di au pro­cès de Monique Olivier. Selim Olivier, le fils que l'accusée a eu avec le vio­leur et tueur en série Michel Fourniret, était venu témoi­gner pour la pre­mière fois devant une cour d'assises et s'efforcer d'obtenir des réponses. "J'espère vous appor­ter des élé­ments qui pour­ront vous aider, et aider les familles des vic­times", a expli­qué Selim Olivier au début de sa courte dépo­si­tion entre­cou­pée de quintes de toux, qui se sont estom­pées au fil de l'audition. "Personne ne t'attend dehors, t'as quoi à cacher ? Libère-​toi d'un poids !", a‑t-​il par ailleurs lan­cé à sa mère, jugée à Nanterre pour com­pli­ci­té dans trois enlè­ve­ments et meurtres de Michel Fourniret depuis le 28 novembre.

Aujourd'hui âgé de 35 ans, Selim Olivier avait 14 ans et demi lors de l'enlèvement d'Estelle Mouzin, le 9 jan­vier 2003. Il affirme n'avoir "vu per­sonne", ni rien enten­du. "Je n'ai pas vu de com­por­te­ment sor­tant de l'ordinaire" de la part de ceux et celle qu'il n'appelle jamais "mon père" et "ma mère" mais bien "Michel" et "Monique". Il ajoute qu'il était "peu pro­bable" qu'une petite "cou­sine" soit venue chez eux "sans ses parents". S'il avait vu Estelle "en panique" au domi­cile fami­lial de Sart-​Custinne en Belgique, "ça m'aurait mar­qué", a‑t-​il répon­du à Me Didier Seban, avo­cat de la famille Mouzin. "Régulièrement, j'essaye de pen­ser à cette époque pas­sée, voir si je peux appor­ter des élé­ments de réponse" aux familles, "mais rien ne remonte", raconte-​t-​il, pour jus­ti­fier ses nom­breux "je ne me sou­viens plus". Interrogée sur la dépo­si­tion de son fils, Monique Olivier pointe "quelques erreurs fac­tuelles". Quand Me Seban l'exhorte de "tout nous dire" comme lui a deman­dé Selim Oliver, l'accusée répond comme à son habi­tude : "Je peux pas vous don­ner plus de détails, j'en sais pas plus".

Lire aus­si I Au pro­cès de Monique Olivier : les regrets de l’accusée et l’absence de Fourniret 

Provoc'

Pourtant, depuis son box, Monique Olivier écoute atten­ti­ve­ment son fils. À ses sol­li­ci­ta­tions, elle répond sèche­ment : "Tu vas pas me faire la morale ! J'ai dit tout ce qu'il y a à dire !". Avant de le pro­vo­quer : "Et puis enlève ce dégui­se­ment, tu res­sembles à ton père !". Selim Olivier témoigne engon­cé dans une dou­doune bleue fer­mée jusqu'au cou, les mains dans les poches, une per­ruque sur la tête, de grosses lunettes sur le nez et une fausse mous­tache. Il avait une pre­mière fois refu­sé de se rendre à Nanterre, affir­mant qu'il était malade, et s'était vu accor­der une visio­con­fé­rence, au grand dam des avo­cats des par­ties civiles. Il avait éga­le­ment deman­dé le huis clos par­tiel, disant craindre pour sa sécu­ri­té et ne pas vou­loir s'exposer dans la presse, mais se l'est vu refu­ser par le pré­sident, Didier Safar. "La jus­tice se rend publi­que­ment", avaient rap­pe­lé à ce pro­pos les avo­cats géné­raux. En 2008, Michel Fourniret, père du témoin, avait refu­sé de s'exprimer devant la cour d'assises des Ardennes sans huis clos.

Selim Olivier n'avait plus vu sa mère depuis sep­tembre 2022, lors d'une confron­ta­tion devant la juge d'instruction Sabine Kheris. "Tout ce que je peux deman­der, c'est à Monique Olivier d'aider, de se libé­rer d'un poids, d'aider les familles à faire leur deuil", explique-​t-​il aujourd'hui, avant de décrire son enfance pas­sée avec Michel Fourniret – qui "n'était pas un père proche" ni aimant mais "auto­ri­taire" – et Monique Olivier. À pro­pos de cette der­nière, il concède : "Nous étions proches elle et moi, nous étions bien". Il raconte ensuite avoir été "hor­ri­fié" de voir que sa mère "n'était pas une vic­time comme je le pen­sais" en appre­nant les crimes de ses parents "par les médias". Selim Olivier affirme n'avoir jamais eu connais­sances de ce qu'il se pas­sait dans son foyer. Même lorsque son père est arrê­té en 2003 en Belgique pour l'enlèvement raté d'une ado­les­cente, le jeune homme pense que c'est pour "un bra­quage". Il apprend la véri­té, là encore, dans la presse, dit-​il. "J'ai vécu pen­dant 15 ans avec des acteurs (…), ils ont caché ce qu'ils fai­saient, je n'ai jamais soup­çon­né qui ils étaient vrai­ment".

Lire aus­si I Monique Olivier : l'épouse de l'ogre était-​elle une ogresse ?

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