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Perpétuité pour Monique Olivier : "une forme de sou­la­ge­ment" pour Éric Mouzin

Les familles d'Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-​Angèle Domèce ont réagi à la condam­na­tion de Monique Olivier, hier soir, à la réclu­sion cri­mi­nelle à per­pé­tui­té assor­tie d'une période de sûre­té de 20 ans pour sa com­pli­ci­té dans trois enlè­ve­ments et meurtres com­mis par son ex-​mari Michel Fourniret.

Après trois longues semaines d'audience et plus de dix heures de déli­bé­ré, Monique Olivier a été condam­née mar­di soir à la réclu­sion cri­mi­nelle à per­pé­tui­té, assor­tie d'une période de sûre­té de 20 ans, pour sa com­pli­ci­té dans trois enlè­ve­ments et meurtres com­mis par son ex-​mari Michel Fourniret. "Ça apporte une forme de sou­la­ge­ment", a réagi ce mer­cre­di matin sur fran­cein­fo Eric Mouzin, le père d’Estelle Mouzin, après le verdict.

"La peine de la réclu­sion à per­pé­tui­té est juste, adé­quate, et pro­por­tion­née à l'extrême gra­vi­té des faits où l'implication (de Monique Olivier) est totale", a lu le pré­sident de la cour d'assises des Hauts-​de-​Seine, Didier Safar. "Nous espé­rons enfin que ce ver­dict va apai­ser petit à petit notre souf­france" et "rendre une der­nière dimen­sion humaine à Joanna, Marie-​Angèle et Estelle", a décla­ré Estelle Poisson, demi-​soeur d'Estelle Mouzin par alliance, à l'issue du procès. 

Marie-​Angèle Domèce, 18 ans, Joanna Parrish, 20 ans, et Estelle Mouzin, 9 ans : les trois vic­times du tueur en série ont bien été enle­vées, séques­trées, tuées, avec la com­pli­ci­té de Monique Olivier, a jugé la cour, qui a aus­si recon­nu sa com­pli­ci­té pour le viol de la Britannique Joanna Parrish, et la ten­ta­tive de viol sur Marie-​Angèle Domèce.

Lire aus­si I Monique Olivier “demande par­don” aux familles des vic­times au der­nier jour de son procès

"Monique Olivier repart avec la même peine" avec laquelle elle est arri­vée devant cette cour, "mais avec une nou­velle décla­ra­tion de culpa­bi­li­té dans trois affaires", a réagi son avo­cat Me Richard Delgenes. "Les aveux qui n'annulent abso­lu­ment pas sa res­pon­sa­bi­li­té et sa culpa­bi­li­té ont été recon­nus à hau­teur de ce qu'on pou­vait recon­naître dans une affaire de ce type", a‑t-​il pour­sui­vi, en réfé­rence à la cour qui n'a pas rete­nu la période de sûre­té de 22 ans requise par le parquet. 

La cour a répon­du par l'affirmative aux vingt ques­tions qui lui étaient posées sur les crimes contre Marie-​Angèle Domèce en 1988, Joanna Parrish en 1990, et Estelle Mouzin, la plus jeune des vic­times de Michel Fourniret, dis­pa­rue en jan­vier 2003. La tête bais­sée, les yeux mi-​clos, l'accusée de 75 ans n'a pas réagi à la lec­ture du verdict. 

"Expositions à l'horreur"

"C'est par­ti­cu­liè­re­ment éprou­vant de voir (…) cette absence d'humanité avec cette per­sonne, c'est quelque chose d'incompréhensible", a décla­ré le père d'Estelle Mouzin, Eric Mouzin, qua­li­fiant le ver­dict d'"extrê­me­ment moti­vé""Ces der­nières semaines ont été une épreuve, des nuits courtes, des doutes, des expo­si­tions à l'horreur", a abon­dé Estelle Poisson. 

Les larmes aux yeux, Roger Parrish, le père de Joanna Parrish, s'est lui aus­si expri­mé après le ver­dict, ce qu'il avait peu fait ces trois der­nières semaines : "elle était autant res­pon­sable du meurtre de notre fille et des autres vic­times inno­centes" que Fourniret. "Non seule­ment elle n'a rien fait pour les aider mais elle a acti­ve­ment encou­ra­gé et par­ti­ci­pé" aux crimes, a‑t-​il ajou­té. Lundi, le minis­tère public avait requis contre l'accusée la réclu­sion cri­mi­nelle à per­pé­tui­té, assor­tie d'une période de sûre­té de vingt-​deux ans, "au vu de la gra­vi­té excep­tion­nelle des faits com­mis, de la néces­saire pro­tec­tion de la socié­té".

Victime de Fourniret

La voix hési­tante, Monique Olivier s'est pré­sen­tée tout au long du pro­cès comme la vic­time de son ex-​mari, décé­dé en déten­tion en 2021. Côté par­ties civiles et accu­sa­tion, les avocat·es comme le minis­tère public ont ten­té de per­cer à jour l'énigmatique ex-​épouse du tueur, accu­sée de n'avoir pas "sau­vé" la "petite" Estelle alors qu'elle par­ti­ci­pait à sa séques­tra­tion ou encore d'être res­tée immo­bile à l'avant du véhi­cule de Michel Fourniret alors qu'il vio­lait et tuait Joanna Parrish. 

Lire aus­si I Monique Olivier : l'épouse de l'ogre était-​elle une ogresse ?

En 2008, la cour d'assises des Ardennes avait condam­né Monique Olivier à la 
per­pé­tui­té pour com­pli­ci­té dans quatre enlè­ve­ments et meurtres de son mari. Puis elle avait éco­pé de 20 ans de réclu­sion 10 ans plus tard à Versailles, tou­jours pour com­pli­ci­té, dans un meurtre cra­pu­leux cette fois. Elle avait été condam­née au total à 30 ans de sûre­té lors de ces deux pré­cé­dentes condam­na­tions, et ne sera donc libé­rable qu'en 2035. 

Expert·es divers·es et varié·es, et témoins ayant croi­sé le couple se sont suc­cé­dé à la barre depuis le 28 novembre. L'audience a pré­sen­té quelques sur­prises, comme lorsque des enquêteur·trices de la police judi­ciaire de Versailles venus à la barre le 8 décembre ont expri­mé leur scep­ti­cisme sur l'implication de Michel Fourniret dans la dis­pa­ri­tion d'Estelle Mouzin, plus de 20 ans après les faits.

Lire aus­si I Au pro­cès de Monique Olivier : les regrets de l’accusée et l’absence de Fourniret 

Aller au-​delà des aveux déjà connus et des déné­ga­tions hési­tantes de Monique Olivier n'aura pas été pos­sible lors de ce pro­cès. Répétant inlas­sa­ble­ment "je ne sais pas" ou "je ne me sou­viens plus" quand elle était inter­ro­gée sur les faits, Monique Olivier n'a appor­té aucun nou­vel élé­ment tan­gible concer­nant les sévices infli­gés à Estelle Mouzin ou l'emplacement des corps de la petite fille et de Marie-​Angèle Domèce, jamais retrou­vés à ce jour. 

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