La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) appelle les victimes au sein d’une institution à se manifester. Ils représentaient 10 % des témoignages recueillis lors du premier appel.
En cinq mois, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a reçu plus de 8 200 témoignages faisant état de violences sexuelles sur mineur·es. Cette fois, elle vient de lancer le 12 janvier un second appel à témoignages – toujours avec l’appui d’une plateforme d’écoute -, à destination spécifique des victimes de violences sexuelles dans leur enfance au sein d’une institution. Ces dernières peuvent être des écoles, des colonies de vacances, des institutions religieuses, des clubs de sport ou culturels, des foyers de l’aide sociale à l’enfance, des établissements d’accueil d’enfants handicapé·es, des internats etc.
« Si les institutions où les enfants grandissent, apprennent, se développent sont des lieux où s’engagent des adultes bienveillants et protecteurs, certains enfants y ont croisé la route d’agresseurs sexuels », a indiqué la Ciivise dans un communiqué de presse en rappelant que ces agresseurs peuvent avoir été des adultes ou d’autres enfants. « Leur témoignage permettra de lutter contre l’impunité des agresseurs et de mieux protéger les enfants d’aujourd’hui et de demain », a ajouté la commission.
80 % des premiers témoignages concernent un inceste
Le 21 septembre, la Ciivise lançait un premier appel à témoignages autour d’un mot d’ordre : « Ensemble, sortons du silence ». Des milliers de récits qui confortent – s’il y avait encore un doute – l’utilité de la commission mise sur pied en janvier 2021 à la suite des déflagrations qu’ont représenté les témoignages de Vanessa Springora, autrice du Consentement, d’une part et de Camille Kouchner, autrice de La Familia Grande d’autre part.
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Sur les 3 800 premiers témoignages analysés en novembre par la Ciivise, 80 % concernent l’inceste, 10 % des violences sexuelles au sein d’une institution et 10 % des violences commises dans l’espace public. Dans cet échantillon, 7 victimes de violences sexuelles en institutions sur 10 sont des femmes et ces dernières avaient en moyenne 10 ans au début des violences. 3 victimes au sein d'une institution sur 10 l'ont été dans un établissement scolaire, entre 2 et 3 sur 10 dans des institutions religieuses et 20 % en colonie de vacances.
Formuler des recommandations
La commission, composée de 27 membres, est chargée par le secrétaire d’État chargé de la famille et de la protection de l’enfance de formuler dans les deux ans à venir des recommandations pour mieux prévenir les violences sexuelles sur mineur·es, mieux protéger les victimes et lutter contre l’impunité des agresseur·euses. Le premier avis « mères en lutte », publié fin octobre, avait mis l'accent sur la nécessité de protéger les mères qui dénoncent un inceste commis par le conjoint ou l'ex-conjoint.
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Témoigner auprès de la commission
Par téléphone du lundi au vendredi de 10h à 19h au 0 805 802 804 en France métropolitaine et au 0 800 100 811 en Outre-mer.
Par mail à l’adresse [email protected].
Par courrier à l’adresse Ciivise, 14 avenue Duquesne, 75007 Paris.
Pour répondre au questionnaire en ligne sur le site de la Ciivise.