Le chasseur qui a tué le Franco-britannique de 25 ans en décembre 2020 a été condamné jeudi 12 janvier par le tribunal de Cahors à deux ans de prison avec sursis et une interdiction de chasser à vie.
Le tribunal correctionnel de Cahors a rendu sa décision ce jeudi matin. Le chasseur, auteur du tir qui a tué Morgan Keane, le 2 décembre 2020, dans le Lot, a été condamné à deux ans de prison avec sursis et une interdiction de chasser à vie, a rapporté France Bleu Occitanie. Le directeur de la battue au cours de laquelle l’accident de chasse s’est produit a, quant à lui, été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et à un retrait du permis de chasse pendant cinq ans.
Le 17 novembre dernier, lors du procès, le procureur de Cahors avait requis deux ans de prison pour l’auteur du tir mortel et dix-huit mois pour le directeur de battue dont six mois ferme pour chacun ainsi que l’interdiction de chasser à vie. À l'audience, le chasseur de 35 ans, « désolé » de son geste, avait reconnu ne pas avoir « bien identifié la cible ».
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Morgan Keane, 25 ans, a été tué le 2 décembre 2020 en fin d’après-midi alors qu’il coupait du bois sur son terrain, dans un hameau de la commune de Calvignac (Lot). Il a reçu une balle tirée par un chasseur inexpérimenté, qui l’avait pris pour un sanglier.
La mort du jeune franco-britannique est devenue emblématique des difficultés de cohabitation entre les chasseurs et les ruraux. Plusieurs de ses amies proches ont d’ailleurs créé le collectif Un jour un chasseur suite à son décès pour alerter sur les accidents de chasse et faire évoluer sa législation.
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Les mesures sur la chasse décidées par le gouvernement
Après plusieurs mois de débat, la secrétaire d’État à l’Écologie Bérangère Couillard a présenté, lundi 9 janvier, les mesures du gouvernement pour mieux sécuriser la pratique de la chasse et réduire le nombre d’accidents. Si le gouvernement avait évoqué fin octobre l’idée d’une demi-journée sans chasse, instaurée au niveau local et pourquoi pas national, cette piste n’a finalement pas été retenue.
Le gouvernement prévoit la création d’une contravention pour sanctionner l’emprise excessive de l’alcool ainsi que la généralisation d’une formation à la manipulation pratique des armes. Les sanctions en cas d’accident grave devraient également être renforcées avec notamment la possibilité d’un retrait du permis de chasse. Pour mieux informer les promeneur·euses et autres usager·ères de la nature, une plateforme numérique sera mise en place à l’automne pour identifier les zones et les horaires non chassées. L’Office français de la biodiversité (OFB) a recensé 90 accidents, dont 8 mortels, sur la période 2021–2022.