Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis, a annoncé mercredi qu'il saisit la Défenseure des droits, Claire Hédon, « afin de statuer sur le caractère discriminatoire des critères utilisés par l'algorithme » des Caisses d'allocations familiales.
Stéphane Troussel, président du département de Seine-Saint-Denis a saisi, mercredi 6 décembre, la Défenseure des droits Claire Hédon. En cause, l’algorithme de notation des allocataires de la Caisse nationale d’allocations familiales (CAF), accusé de discriminer celles et ceux dont les revenus sont particulièrement faibles.
Dans un courrier, consulté par Le Monde, l’élu socialiste dénonce le caractère possiblement discriminatoire de cet outil utilisé par la CAF pour cibler ses contrôles, comme l’ont révélé début décembre, Le Monde et la Quadrature du Net, association de défense des libertés fondamentales dans l’environnement numérique qui lutte contre la censure et la surveillance. « Il s'avère que les critères retenus par l'algorithme ont une évidente portée discriminatoire à l'égard des populations les plus vulnérables et que celle-ci est d'autant plus importante dans un territoire qui cumule les difficultés socio-économiques comme la Seine-Saint-Denis », écrit Stéphane Troussel.
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Dans son enquête, Le Monde a pu établir que plusieurs critères sont utilisés par la CAF pour prioriser les contrôles à domicile, comme l’âge, la composition du foyer, les ressources ou encore la situation de handicap. Selon la Quadrature du Net, le risque d'être contrôlé à la suite d'un événement comme un déménagement serait par exemple plus fort pour une mère de famille sans revenu que pour un couple plus aisé.
« Certaines catégories de populations, déjà en proie aux difficultés, sont particulièrement visées, ce qui représente une double peine à mon sens inacceptable », réagit Stéphane Troussel dans son courrier. Il demande donc à la Défenseure des droits de « statuer sur le caractère discriminatoire des critères utilisés par l’algorithme ».
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