En Île-de-France, 32 enfants ont été victimes du syndrome du bébé secoué en 2021, contre 17 en 2020, selon une étude des équipes de l'hôpital Necker-Enfants malades à Paris publiée mardi.
Il s'agit, selon le ministère de la Santé, de « la forme la plus grave de traumatisme crânien de l’enfant ». En Île-de-France, en 2021, le nombre de nouveaux·elles né·es victimes du syndrome du bébé secoué a presque doublé par rapport à l'année précédente, révèle une étude des équipes de l'hôpital Necker-Enfants malades à Paris, publiée mardi dans la revue scientifique JAMA et dévoilée par Le Parisien.
En 2021, 32 bébés ont subi des secouements, à l’origine de graves séquelles neurologiques, contre 17 en 2020, au début de la crise du Covid-19, et 50 entre 2017 et 2019, selon les données de l'établissement hospitalier spécialisé en pédiatrie. Neuf enfants en sont mort·es en 2021, contre 2 en 2020 et 2 pré-pandémie.
Par ailleurs, parmi les symptômes les plus observés chez les victimes l'année dernière se trouvent une rupture des veines ponts (88%), des hémorragies rétiniennes (75%), des fractures (32%), des blessures de la peau (28%) et de l'épilepsie (38%).
Une augmentation progressive
La pandémie de Covid-19 et les mesures de restrictions qui ont été mises en place ont joué un rôle dans l'augmentation des cas de bébés secoués, car elles ont « détérioré l'état psychique et les relations sociales des adultes, augmenté les périodes où les parents se retrouvaient à la maison avec leurs enfants et réduit la prévention concernant le syndrome et la possibilité d'en détecter les indices », écrivent les auteur·rices de l'étude.
L'augmentation des cas n'a pas été immédiate en 2020 mais « progressive », a expliqué au Parisien Gilles Orliaguet, auteur des recherches et chef de l’anesthésie-réanimation à Necker. « L’accumulation des périodes épidémiques a créé les conditions d’un mal-être. L’isolement, la promiscuité familiale, le relâchement de la prévention ont été des terrains favorisant la violence », a‑t-il poursuivi.
En France, chaque année, plusieurs centaines d'enfants sont victimes du syndrome du bébé secoué, rapporte le ministère de la Santé. Cette hausse en Île-de-France, mais qui n'a pas été observée scientifiquement dans le reste de l'Hexagone, appelle à plus de prévention, selon les auteur·rices de l'étude. Car, selon Gilles Orliaguet, « beaucoup de gens ne savent pas que secouer un bébé, ça peut entraîner ce type de lésions ».