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Le 19 mars 2021 à Paris, lors de la marche Youth for Climate, les manifestant·es réclament une loi climat ambitieuse © S.C.

En France, 30% des femmes en âge de pro­créer ne veulent pas d'enfants

Un son­dage du maga­zine Elle com­man­dé à l'Ifop confirme que les pré­oc­cu­pa­tions éco­lo­giques et les crises poli­tiques et sociales entraînent de plus en plus de femmes à assu­mer un non-​désir d'enfant.

Alors que la mater­ni­té doit être repen­sée à l’aune des luttes fémi­nistes actuelles, l'enquête réa­li­sée par le maga­zine fémi­nin Elle, en par­te­na­riat avec l'Ifop et dévoi­lée mer­cre­di 28 sep­tembre, relate qu'en 2022, les femmes fran­çaises en âge et en capa­ci­té de pro­créer sont de moins en moins exal­tées à l'idée d'avoir des enfants.

Désir de res­ter libres, pré­oc­cu­pa­tions autour des enjeux éco­lo­giques ou encore les crises poli­tiques et éco­no­miques mon­diales… Plus de 30% des femmes son­dées déclarent ne pas vou­loir d'enfant. Un chiffre à la fois impla­cable et révé­la­teur des dif­fi­cul­tés de notre époque.

Mal du siècle

C'est d'abord l'urgence envi­ron­ne­men­tale et cli­ma­tique qui est la pre­mière moti­va­tion de ce choix (plus de 39 % des femmes inter­ro­gées), sui­vie de près par les crises poli­tiques et sociales (37%) et la crainte géné­rée par la hausse démo­gra­phie mon­diale et ses consé­quences (35%). Chiffres étayés par le posi­tion­ne­ment des femmes sur l'échiquier poli­tique fran­çais. Près d’une sym­pa­thi­sante Europe Écologie-​Les Verts (EELV) sur deux (48 %) sou­haite res­ter sans enfant, tan­dis que les femmes se situant à droite (Républicains, Reconquête et RN) mani­festent un désir de mater­ni­té plus fort. Et c'est sans grande sur­prise que l'étude dévoile une vive réci­pro­ci­té entre les valeurs fémi­nistes et éco­lo­gistes . En effet, 50 % des femmes s'estimant « très fémi­nistes » et 54 % se jugeant « très éco­lo­gistes » ne veulent pas d’enfant. 

Mais l'étude sou­ligne éga­le­ment un net contraste du désir d’enfant selon la caté­go­rie socio-​professionnelle des son­dées. Alors que les femmes issues des caté­go­ries popu­laires sou­haitent encore deve­nir mères dans leur grande majo­ri­té, 36 % des diri­geantes d’entreprises expriment un non-​désir de maternité. 

Lire aus­si I Chloé Chaudet : « Je ne veux pas d’enfant et la socié­té me per­çoit encore comme une anti­con­for­miste radicale »

S'épanouir autre­ment

Un vent frais souffle alors sur l'idée reçue d'une cor­ré­la­tion évi­dente entre épa­nouis­se­ment per­son­nel et mater­ni­té. Entraînées par les luttes fémi­nistes actuelles, les femmes son­dées livrent avant tout leur volon­té de res­ter libres de leur des­tin. Ainsi, 1 femme sur 2 estime qu'un enfant n'est pas indis­pen­sable à son épa­nouis­se­ment per­son­nel et 48 % dési­rent conti­nuer à vivre sans endos­ser une charge parentale.

Force est de consta­ter qu'en 2022, les femmes rejettent en outre les tra­di­tion­nels impé­ra­tifs d'une mater­ni­té sacri­fi­cielle et béate. C'est notam­ment le cas chez les plus jeunes son­dées n'ayant pas encore d'enfants, avec 35 % des 25–34 ans qui déclarent donc qu’avoir un enfant n’est « pas vrai­ment néces­saire » à leur bien-être.

Pour aller plus loin, l'étude se consacre au grand tabou du « regret mater­nel ». Plus d'1 mère sur 2 (51 %) d’un enfant de moins de trois ans admet qu’il leur arrive de regret­ter la vie qu’elles menaient avant d'avoir un enfant. Ainsi, en matière d'éducation fami­liale, pour atteindre l'égalité femmes-​hommes la mater­ni­té doit assu­ré­ment être repensée.

Lire aus­si I #RegretMaternel : ces mères qui démys­ti­fient la maternité

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