Depuis leur reprise du pouvoir en août dernier, les talibans n’ont de cesse d’éroder progressivement les libertés des Afghanes qui continuent de manifester pour leurs droits.
C’est une manifestation de plus pour leurs droits. Dimanche 29 mai, une vingtaine d’Afghanes ont manifesté de nouveau dans les rues de Kaboul au cri de « Pain, travail, liberté ! » pour protester contre les restrictions imposées aux femmes par les talibans. Interdiction d’accès à l’école, port du voile intégral en public, exclusion des emplois publics, restriction des déplacements… depuis leur retour au pouvoir il y a neuf mois, les islamistes fondamentalistes ne cessent de rogner les droits et les libertés conquises par les Afghanes ces vingt dernières années, depuis la chute de leur précédent régime (1996−2001).
« L’éducation est mon droit ! Rouvrez les écoles ! », ont scandé les femmes rassemblées devant le ministère de l’Éducation pour demander l'accès à l'école pour les filles. Fin mars, les collèges et les lycées pour filles refermaient en effet leurs portes quelques heures à peine après leur réouverture. Seules les universités publiques du pays sont désormais accessibles aux Afghanes. Ces dernières sont toutefois séparées des garçons.
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Les manifestantes ont pu marcher sur quelques centaines de mètres avant d’être dispersées par quelques talibans. « Nous voulions lire une déclaration mais les talibans ne l’ont pas permis, a déclaré après la marche une participante, selon le journal Le Monde. Ils ont pris les téléphones portables de certaines filles et nous ont également empêchées de prendre des photos ou des vidéos de notre manifestation. »
Depuis le retour au pouvoir des talibans, les Afghanes ont multiplié les manifestations pour protester contre les restrictions qu’on leur impose au nom de la charia. La semaine dernière, en soutien à leurs consœurs désormais obligées de se voiler à l’antenne, les présentateurs des grandes chaines télévisions étaient apparus à l’écran avec un masque noir sur le visage.
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