france music awards
©Thibault Camus

Musique : ces chan­teuses qui se mouillent

Elles dénoncent le har­cè­le­ment sexiste, s’élèvent contre les vio­lences poli­cières, assument leur homo­sexua­li­té… À une époque où la parole des artistes reste lar­ge­ment muse­lée, ce sont des femmes qui osent aujourd’hui don­ner de la voix sur des ques­tions poli­tiques. Et ce n’est pas tout à fait un hasard.

Il a suf­fi que la chan­teuse Hoshi embrasse l’une de ses dan­seuses sur la scène des Victoires de la musique en 2020 pour se retrou­ver vic­time d’une cam­pagne de har­cè­le­ment mas­sive, jusqu’à rece­voir des menaces de mort – pour les­quelles elle a por­té plainte. Menaces qu’elle n’est pas la seule à essuyer : récem­ment, l’artiste belge Lous and the Yakuza confiait, elle aus­si, « en rece­voir régu­liè­re­ment sur les réseaux sociaux ». En cause ? Ses pro­pos sur le racisme qui visent les femmes noires ou ses prises de parole en faveur du mou­ve­ment Black Lives Matter. Un cybe­rhar­cè­le­ment qu’a éga­le­ment vécu Camélia Jordana, l’an der­nier, après avoir dénon­cé publi­que­ment des vio­lences racistes au sein de la police. Des pro­pos qui ont fait réagir jusqu’au ministre de l’Intérieur him­self, Christophe Castaner à l’époque. Terrain hau­te­ment miné, donc. 

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French sin­ger Yseult Onguenet aka Yseult reacts after recei­ving the Best Female Newcomer award during the 36th Victoires de la Musique, the annual French music awards cere­mo­ny, at the Seine Musicale concert hall in Boulogne-​Billancourt, on the outs­kirts of Paris, on February 12, 2021. (Photo by Bertrand GUAY /​AFP)

« Il y a un risque à prendre la parole sur ces ques­tions », recon­naît la chan­teuse Pomme, qui a publié une lettre ouverte dénon­çant les vio­lences sexistes et sexuelles dans l’industrie musi­cale, la veille des der­nières Victoires de la musique. Pas de quoi se faire des ami·es dans le milieu, où le simple fait de signer une tri­bune contre le sexisme peut vous valoir – de l’aveu même de plu­sieurs artistes inter­ro­gées – d’être cata­lo­guées comme « nid à pro­blèmes ». « En fait, c’est très simple : si tu vends des disques, tu peux dire ce que tu veux. C’est trash, mais c’est la réa­li­té. La pos­si­bi­li­té de par­ler est très liée à la place que tu occupes, à ton pou­voir ou[…]

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