Elle est ce qu’on appelle une « artiste engagée » – à moins que ça ne soit l’inverse, finalement. À la fois musicienne, styliste, modèle, militante féministe et antiraciste, la chanteuse Thérèse bouscule la scène française avec son premier EP solo, Rêvalité, un opus électro-pop mâtiné de hip-hop, où se mêlent intime et politique.
Causette : On vous découvre aujourd’hui en tant qu’artiste solo, mais vous avez bien d’autres casquettes. Quel a été votre parcours ?
Thérèse : J’ai travaillé plusieurs années chez Kenzo, après avoir fait une prépa, une école de commerce… La route toute tracée vers les études d’une fille aînée d’immigrés. J’adorais mon métier, mais, arrivée à 28 piges, je ne savais plus pourquoi je me levais. J’ai fait un virage à 360 degrés : j’ai été bénévole dans un squat de migrants, j’ai commencé mon projet musical au sein du groupe La Vague et, une chose en amenant une autre, le stylisme m’a rattrapée. À côté de ça, j’interviens auprès d’associations, dans des écoles – pour parler de mon parcours, d’universalisme, de féminisme, de sexualité… – ou lors de tables rondes, comme celle que j’ai organisée en avril avec Bonjour Minuit, à Saint-Brieuc, sur les artistes invisibilisés.
Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer en solo ?
Thérèse : Ça faisait trois ans[…]