Anne Hidalgo entend appliquer le tarif différencié du stationnement pour les SUV dès le 1er septembre prochain. Cette mesure a été approuvée par les Parsien·nes lors d’une votation dimanche, qui n’a mobilisé que 78 000 électeur·rices.
Application concrète des efforts à mener pour réduire nos émissions de CO2 et mieux respirer en ville, la votation citoyenne proposée par la mairie de Paris pour réguler la circulation des grosses voitures dans la capitale n’a pas mobilisé les foules : seules 78 000 personnes se sont rendues aux urnes dimanche 4 février, soit un taux de participation de 5,68 %. Et les résultats ne sont pas plus probants : la hausse du tarif de stationnement des SUV, soit le “4×4 des villes”, n’a été approuvée que par 54,55 % des votant·es.
Malgré cette victoire poussive, la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a affirmé dans la foulée sur son fil Whatsapp que “cette tarification sera appliquée au 1er septembre prochain”, rapport Le Parisien. Sur BFM-TV, l’adjoint à la mairie EELV David Belliard a évoqué un “résultat net” en faveur de la diminution de la présence des SUV dans les rues parisiennes. Pourtant, on est loin des 90 % de “oui” en faveur d’une interdiction des trottinettes électriques en libre-service, sujet qui avait mobilisé 7,46 % des électeur·rices parisien·nes en avril dernier.
Si la régulation de ces voitures particulièrement polluantes (quand elles sont thermiques) et consommatrices d’énergie (quand elles sont électriques) en raison de leur poids paraît une évidence à l’heure où le réchauffement climatique s’accélère, l’initiative aura surtout été l’occasion pour les personnes qui n’entendent pas modifier leurs comportements de se faire entendre. “Écologie punitive”, “mesure anti-riches”… Voilà le genre de critiques que les journalistes ont eu l’occasion de recueillir à la sortie des urnes. Dans un contexte où le ministre de l’Écologie lui-même agite ce drapeau de “l’écologie punitive” à propos de la mise en pause du plan de réduction des pesticides pour calmer la colère des agriculteur·rices, pas étonnant que des nantis aux grosses “bagnoles” (objet d’adoration d’Emmanuel Macron, rappelons-le) se sentent légitimes à se mobiliser pour leur droit à polluer.