bee on flowers
©İbrahim Özdemir

Néonicotinoïdes : la France siffle la fin des déro­ga­tions per­met­tant l’utilisation des insecticides

Le ministre de l’agriculture Marc Fesneau a décla­ré lun­di 23 jan­vier qu’il n’y aurait plus de déro­ga­tion pour l’usage de ces insec­ti­cides qui contri­buent au déclin mas­sif des colo­nies d’abeilles.

Les déro­ga­tions, c’est ter­mi­né. Saisie par le Conseil d’État belge, la Cour euro­péenne a tran­ché, le 20 jan­vier der­nier, en jugeant illé­gales les déro­ga­tions accor­dées par ses États membres per­met­tant l’utilisation de cer­tains insec­ti­cides pour­tant inter­dits. Trois jours plus tard, le ministre fran­çais de l’Agriculture, Marc Fesneau, annonce que la France ne pren­dra pas de nou­velles déro­ga­tions concer­nant l’utilisation de ces insec­ti­cides pour les cultures de betterave. 

Ces déro­ga­tions sont désor­mais inter­dites y com­pris dans le cas de cir­cons­tances excep­tion­nelles. Décriés car ils sont recon­nus comme étant très nocifs pour les abeilles, les néo­ni­co­ti­noïdes avaient été inter­dits une pre­mière fois en France en 2018. Mais après un épi­sode de jau­nisse sans pré­cé­dent en 2020 qui avait mis à mal la pro­duc­tion fran­çaise de bet­te­rave, le gou­ver­ne­ment fran­çais avait obte­nu une dérogation. 

Cette déro­ga­tion devait éga­le­ment s’appliquer pour l’année 2023. Ce ne sera fina­le­ment donc pas le cas. Une déci­sion que regrettent les pro­duc­teurs de bet­te­rave, à quelques semaines des pre­miers semis. « C'est une déci­sion bru­tale et inat­ten­due. Nous devons semer dans deux mois. Cela ramène beau­coup d'interrogations concer­nant la conduite à adop­ter pour cette année », indique Olivier Duguet, agri­cul­teur dans le Loiret, à France Bleu

Lire aus­si I Pesticides : la jus­tice fran­çaise condamne Bayer-​Monsanto à ver­ser 11 135 euros à un agri­cul­teur intoxiqué

Alternatives

Pour pal­lier ces insec­ti­cides, des alter­na­tives aux néo­ni­co­ti­noïdes sont bien envi­sa­gées par l’État. Comme « l'adoption de varié­tés dites tolé­rantes, des pro­duits qu'on appelle des pro­duits de bio­con­trôle, et puis des plantes semées en même temps que la bet­te­rave et qui vont soit atti­rer le puce­ron, soit le repous­ser », explique Alexandre Pelé, vice-​président de la Confédération des bet­te­ra­viers, à Europe 1.

Un pro­gramme de recherches mené par l’INRAE, l’Institut natio­nal de la recherche agro­no­mique, est éga­le­ment en cours pour per­mettre de trou­ver d'autres solu­tions alter­na­tives aux pes­ti­cides comme la géné­tique avec le croi­se­ment de dif­fé­rentes espèces de bet­te­raves. Des muta­tions qui les ren­draient plus résis­tantes. Seul pro­blème : aucune de ces solu­tions ne sera prête avant 2026 au moins.

Lire aus­si I Pesticides : le made in France s'exporte bien

Partager
Articles liés

Inverted wid­get

Turn on the "Inverted back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.

Accent wid­get

Turn on the "Accent back­ground" option for any wid­get, to get an alter­na­tive sty­ling like this.