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© roya ann miller

Environnement : l’Union euro­péenne a adop­té une loi inter­di­sant l'importation de pro­duits issus de la déforestation

À Strasbourg, les député·es européen·nes ont voté ce mer­cre­di pour l’introduction de contrôles stricts aux fron­tières sur l’importation dans l’Union euro­péenne de pro­duits issus de la défo­res­ta­tion. Une pre­mière mondiale.

Au Parlement euro­péen de Strasbourg, ce mer­cre­di 19 avril, une avan­cée dans la lutte contre la défo­res­ta­tion a été réa­li­sée. À 552 voix pour, 44 contre et 43 abs­ten­tions, les député·es européen·nes ont voté l’interdiction d’importer des pro­duits issus de la défo­res­ta­tion. Pour les partisan·es de ce texte, il s'agit de la garan­tie qu’aucun pro­duit consom­mé en Europe n’aura contri­bué à la des­truc­tion de forêts en Asie, en Afrique ou en Amérique, d'après Libération.

Finie la com­mer­cia­li­sa­tion de soja, d’huile de palme, de bœuf, de cacao, de café, de bois, de volaille, de caou­tchouc ou encore de cuir issus de terres déboi­sées et trans­for­mées en champs de culture. Cette pre­mière mon­diale avait déjà fait l'objet d’un accord entre le Parlement euro­péen et les États membres de l’Union euro­péenne en décembre der­nier. Le texte avait été pro­po­sé en novembre 2021 par la Commission euro­péenne, et repris dans ses grandes lignes par les États membres, mais les eurodéputé·es avaient voté pour le ren­for­cer signi­fi­ca­ti­ve­ment en élar­gis­sant la gamme de pro­duits concer­nés, détaille RFI.

Justifier l'origine des produits

Dans les faits, la nou­velle loi oblige les entre­prises à plus de trans­pa­rence. Celles qui sou­hai­te­ront vendre leurs pro­duits sur le mar­ché euro­péen devront obli­ga­toi­re­ment pré­sen­ter un cer­ti­fi­cat de tra­ça­bi­li­té per­met­tant de remon­ter jusqu’aux ori­gines de la matière pre­mière, pré­cise Libération. « Quand vous allez impor­ter, par exemple du café ou du cho­co­lat dans l’Union euro­péenne, vous allez devoir mon­trer qu’il n’est pas issu d’hectares qui ont été récem­ment défo­res­tés », a expli­qué le dépu­té euro­péen Renaissance et pré­sident de la Commission envi­ron­ne­ment au Parlement euro­péen, Pascal Canfin, sur RFI.

En ce qui concerne les contrôles aux fron­tières, ceux-​ci seront aléa­toires, mais ils concer­ne­ront en prio­ri­té cer­tains pays consi­dé­rés à « haut risque » déjà dans le viseur des douanier·ères, comme l’Indonésie ou le Brésil, indique Libération. Dans le détail, les contrôleur·ses regar­de­ront « à tra­vers des coor­don­nées GPS, satel­lites. [Ils] véri­fie­ront en regar­dant les pho­tos satel­lites des coor­don­nées qui ont été pro­cu­rées, si oui ou non, il y avait une forêt tro­pi­cale à l’endroit d’où est issu le café ou le cho­co­lat », a pré­ci­sé Pascal Canfin au micro de RFI, avant d'affirmer que ce texte a « un impact réel sur notre vie quo­ti­dienne ». Si un pro­duit issu de la défo­res­ta­tion est repé­ré aux fron­tières, il sera refou­lé et une amende, s’élevant jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires réa­li­sé en Europe par l’importateur·rice concerné·e, sera émise.

Selon une étude, rap­por­té par RFI, de l’ONG World Wild Fund for nature (WWF), qui salue d'ailleurs l’adoption de cette loi, l’Europe a contri­bué par le biais de ses impor­ta­tions à 16% de la défo­res­ta­tion mon­diale. Les deux tiers concernent la seule consom­ma­tion de soja et d’huile de palme. D'après la radio, Greenpeace a, elle, nuan­cé la poids du texte en esti­mant que « ce n'est qu'un pre­mier pas ». Pour l'ONG cette loi pré­sente des « failles », notam­ment en excluant des éco­sys­tèmes comme la savane et en oubliant de viser les banques euro­péennes mise en cause pour leur finan­ce­ment de pro­jets des­truc­teurs de forêts.

Selon La France Agricole, le texte final doit main­te­nant être approu­vé par le Conseil euro­péen et sera publié au Journal offi­ciel de l’Union euro­péenne, pour entrer en vigueur vingt jours plus tard. Ensuite, les grandes entre­prises auront 18 mois pour s'y confor­mer, et les petites entre­prises 24 mois.

À lire aus­si I Au Congo, la pri­ma­to­logue Amandine Renaud se bat pour sau­ver les chimpanzés

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