Ce 12 novembre, pour faire écho à la COP 27 qui se tient actuellement en Egypte, une mobilisation planétaire a lieu pour faire pression sur les gouvernements pour accélérer la lutte contre le réchauffement climatique.
ÉDITO. Il y a de quoi être découragé.e par les derniers échos de la COP 27. Par exemple, quand on écoute l'imminent rapporteur du Giec français, François Gemmene sur l'objectif de contenir le réchauffement climatique planétaire à 1,5 degré : « Il faut dire la vérité aux gens, cet objectif ne me semble plus atteignable. Nous serons à 1,5 degré d’élévation de la température d’ici 2035 environ », a‑t-il ainsi expliqué au micro de franceinfo.
Ou encore, quand on sait que plus de 600 lobbyistes des énergies fossiles se sont rendu.es aux échanges de Charm-El-Cheikh (Egypte), « excédant en nombre les délégations nationales des pays les plus vulnérables face au dérèglement climatique », comme l'indique Libération. Ou enfin, quand on écoute le secrétaire général de l'ONU Antonio Gutteres, qui n'hésite plus à expliquer que notre inaction – qui fait que 2021 encore aura vu les émissions de CO2 augmenter – confine au « suicide collectif ».
Mais nous n'avons pas l'opportunité du découragement, de la lassitude, précisément parce que nous sommes au point de bascule. Fournaise de l'été, incendies monstres, températures démentes du mois d'octobre, innondations ravageuses et meurtrières au Pakistan, tempêtes destructrices en Floride : nous y sommes, partout dans le monde, l'effet de l'action humaine sur l'état de la planète prend forme pour le pire.
Cette semaine, de nombreux journaux français semblent s'être donné le mot pour moquer ou diaboliser la radicalité des nouvelles formes de mobilisations pour le climat comme celles du mouvement Just stop oil. Les procédés – créer des images fortes en jetant de la soupe sur le plexiglas protégeant des oeuvres d'art, se coller les mains au sol devant de grosses voitures ou encore s'assoir en ligne sur des autoroutes menant à des aéroports pour bloquer la circulation – dérangent et irritent. Soit : ils ont été conçus pour cela.
On a pu entendre que c'était là des méthodes contre-productives, car elles donnaient une mauvaise image du combat. Très bien. Mais alors, formulons un voeu : que celles et ceux qui les trouvent ridicules, inadaptés, pusillanimes se retrouvent dans les cortèges de ce samedi 12 novembre, jour de mobilisation beaucoup plus formelle pour protester contre l'inaction climatique et l'attermoiement diplomatique des COP. Partout en France et dans le monde, des marches sont ainsi organisées pour tenter d'interpeler, une énième fois, nos dirigeant.es en les suppliant d'accélérer la transition énergétique et la mise en action des politiques connues pour arrêter le massacre de note écosystème. Ou bien, qu'ils et elles nous indiquent quelles sont les méthodes miracles à notre disposition pour arrêter la course humaine vers son précipice.
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