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COP 27 : Antonio Gutteres évoque un "sui­cide col­lec­tif", Emmanuel Macron tance l'inaction des Etats-​Unis et de la Chine

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Emmanuel Macron lors de son discours à la COP 27 en Egypte, le 7 novembre 2022. ©Capture d'écran BFMTV

Antonio Gutteres et Emmanuel Macron se sont expri­més, ce lun­di 7 novembre, à la tri­bune de la confé­rence mon­diale de l’ONU sur le cli­mat qui s’est ouverte hier à Charm el-​Cheikh, en Égypte. 

Deux dis­cours, deux ambiances. D'un côté, la ter­rible sen­tence du secré­taire géné­ral de l'ONU Antonio Gutteres, à l'occasion de son intro­duc­tion ce 7 novembre de la COP 27 qui se tient à Charm El-​Cheikh en Égypte depuis dimanche et jusqu’au 18 novembre : « L’humanité a un choix : coopé­rer ou périr. C’est soit un Pacte de soli­da­ri­té cli­ma­tique soit un Pacte de sui­cide col­lec­tif ». « Nous sommes sur l’autoroute vers l’enfer cli­ma­tique, avec le pied tou­jours sur l’accélérateur », a‑t-​il ajou­té afin d'exorter, une nou­velle fois, les Etats à agir. De l'autre, le dis­cours posi­tif et de bon aloi d'Emmanuel Macron, qui a réaf­fir­mé l’importance de la lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­tique, ce lun­di 7 novembre, lors d’un dis­cours à la tri­bune de la COP 27, qui se tient à Charm El-​Cheikh en Égypte depuis dimanche et jusqu’au 18 novembre. Il avait trois minutes de temps de parole, il en a tenu dix-​sept. Un dis­cours pen­dant lequel le pré­sident fran­çais a plai­dé pour que le cli­mat reste une prio­ri­té dans l’agenda des dirigeant·es internationaux·nales. « Nous voyons nombre de nos États frap­pés par les consé­quences du dérè­gle­ment cli­ma­tique, a‑t-​il lan­cé à la tri­bune. Nous n’avons au fond qu’une obli­ga­tion : celle de conti­nuer d’agir. » 

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Le pré­sident a évo­qué les consé­quences de la guerre en Ukraine. « Tout ce qui a été dit à la Cop26 de Glasgow reste valable. Même si notre monde n’est plus le même, le cli­mat ne sau­rait être la variable d’ajustement de la guerre lan­cée par la Russie sur le sol ukrai­nien. Nous ne sacri­fie­rons pas nos enga­ge­ments cli­ma­tiques sous la menace éner­gé­tique de la Russie », a‑t-​il déclaré.

Sortir nos pays du char­bon, une nécessité 

Emmanuel Macron a éga­le­ment mis l'accent sur une sor­tie mon­diale du char­bon en insis­tant sur la néces­si­té de « sor­tir nos pays du char­bon et d'aider les pays émer­gents à en sor­tir eux aus­si ». Pour ce faire, « la France inves­ti­ra un mil­liard d’euros pour aider cette action » en Afrique du Sud, a annon­cé le pré­sident, évo­quant éga­le­ment des col­la­bo­ra­tions avec l’Indonésie, l’Inde et le Sénégal.

La bataille pour le cli­mat est une « bataille pour la bio­di­ver­si­té », a‑t-​il insis­té, esti­mant à la tri­bune que « cli­mat et bio­di­ver­si­té sont deux faces d’une même médaille ». Pour mieux pro­té­ger les éco­sys­tèmes, Macron pro­pose ain­si la mise en place de « sta­tuts par­ti­cu­liers » et de « contrats pays par pays » avec les États qui abritent ces espaces de biodiversité. 

« Si ces éco­sys­tèmes sont détruits, de vastes réserves de car­bone seront libé­rées », a‑t-​il pré­ve­nu, esti­mant que ces pays pos­sé­dant ces réserves de bio­di­ver­si­té, comme les tour­bières ou les man­groves, devaient être aidés finan­ciè­re­ment. Le Gabon, les Philippines et la Colombie ont adhé­ré ce matin à ce type de contrat, a‑t-​il décla­ré. « La France sou­tient l’interdiction de toute exploi­ta­tion des grands fonds marins », a éga­le­ment lan­cé Emmanuel Macron, qui pro­met de défendre cette posi­tion lors des grands rendez-​vous inter­na­tio­naux. De quoi annon­cer un bras de fer entre l'Etat fran­çais et TotalEnergies, qui espère exploi­ter deux gise­ments gaziers situés en mer au large de l'Afrique du sud ? Si c'est le cas, il s'agirait là d'un revi­re­ment notable : l'année der­nière, le chef de l'Etat annon­çait des explo­ra­tions scien­ti­fiques de ces mêmes fonds marins, lais­sant craindre aux défenseur.euses du cli­mat une poten­tielle exploi­ta­tion future.

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Aller au bout de la soli­da­ri­té financière 

Le pré­sident a aus­si réaf­fir­mé son sou­hait que les pays les plus riches aident les plus pauvres à faire face au chan­ge­ment cli­ma­tique. Il a ain­si évo­qué le sujet des « pertes et pré­ju­dices », c’est-à-dire les dom­mages cau­sés par le chan­ge­ment cli­ma­tique, dont les consé­quences sont plus lourdes pour les pays les plus pauvres. « Une confiance est en train de s’effriter entre le Sud et le Nord », a déplo­ré le chef de l’État ajou­tant que « nous devons aller au bout de la soli­da­ri­té finan­cière » et « débour­ser plus vite » l’argent pré­vu pour aider les pays les plus pauvres dans leur lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­tique. Les pre­mières pro­po­si­tions en ce sens sont atten­dues au prin­temps prochain.

Avant de prendre la parole à la tri­bune de la Conférence sur le cli­mat, Emmanuel Macron s’était d’ailleurs entre­te­nu ce lun­di matin avec des jeunes militant·es fran­çais et du conti­nent afri­cain avec qui il avait déjà évo­qué ce sujet. « Il faut mettre la pres­sion sur les pays riches non-​européens, leur dire : "Vous devez payer votre part" », avait décla­ré Emmanuel Macron lors de cet échange. « Il faut qu’on ait les États-​Unis et la Chine qui soient vrai­ment au rendez-​vous », car selon lui, les pays euro­péens sont aujourd'hui « les seuls à payer ».

La Chine et les États-​Unis, deux grands pol­lueurs mon­diaux, ne s’exprimeront pas ce lun­di 7 novembre. Le pré­sident chi­nois Xi Jinping ne vien­dra pas en Égypte, tan­dis que son homo­logue amé­ri­cain Joe Biden, rete­nu par les élec­tions de mi-​mandat, a annon­cé une visite express à la COP 27, le 11 novembre prochain. 

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