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© Brian Yurasits

Environnement : l’Europe veut ban­nir le green­wa­shing de nos étiquettes

La Commission euro­péenne de Bruxelles a pré­sen­té, mer­cre­di, son pro­jet de direc­tive pour lut­ter contre les labels « verts » trom­peurs et libel­ler les pro­duits selon leur empreinte car­bone. Celles-​ci devront four­nir les preuves « scien­ti­fiques » de ce qu'elles affirment dans leurs opé­ra­tions de communication.

L’Union euro­péenne veut remettre de l’ordre dans la course au green­wa­shing. Ce mer­cre­di 22 mars, la Commission euro­péenne de Bruxelles a pré­sen­té son plan pour « éli­mi­ner l’écoblanchiment des éti­quettes et des publi­ci­tés, avec des sanc­tions dis­sua­sives pour les entre­prises fai­sant des décla­ra­tions infon­dées », pré­cise Courrier International. La pro­po­si­tion de direc­tive veut blo­quer les abus de green­wa­shing qui par­sèment les éti­quettes des pro­duits avec des men­tions telles que : « zéro car­bone », « à base de maté­riaux recy­clés » et autres « empreinte cli­ma­tique réduite ». L'autorité euro­péenne veut défi­nir de nou­velles règles à res­pec­ter par les entre­prises, pour leurs opé­ra­tions de mar­ke­ting et de communication.

« Les consom­ma­teurs manquent d’informations fiables, ils sont confron­tés à des pra­tiques com­mer­ciales trom­peuses et au manque de trans­pa­rence et de cré­di­bi­li­té des labels envi­ron­ne­men­taux », explique la Commission au Le Monde. En 2020, l'autorité euro­péenne a ana­ly­sé 150 éti­quettes sup­po­sé­ment green. 53 % d’entre elles conte­naient « des infor­ma­tions vagues, trom­peuses ou non étayées » et 40 % étaient dénuées de tout fon­de­ment. Et ce constat est le même qu'il s'agisse du tex­tile, de la cos­mé­tique, de l' élec­tro­mé­na­ger, de l'alimentation… L’exécutif com­mu­nau­taire a éga­le­ment exa­mi­né les 232 labels éco­lo­giques qu’elle a réper­to­riés, pour en conclure que la moi­tié d’entre eux étaient accor­dés après des véri­fi­ca­tions « faibles ou inexis­tantes ».

Cette pro­po­si­tion qui doit encore faire l’objet d’une négo­cia­tion entre les Etats membres et le Parlement euro­péen vient com­plé­ter d’autres légis­la­tions qui visaient déjà à lut­ter contre l’éco-blanchiment. Par exemple, il y a un an, un texte pour lut­ter contre les pra­tiques com­mer­ciales avait été pré­sen­té à Bruxelles, visant à inter­dire la publi­ci­té men­son­gère et per­mettre au consom­ma­teur de se retour­ner contre l’entreprise pour obte­nir com­pen­sa­tion en cas de trom­pe­rie. Les labels offi­ciels euro­péens, comme l’EU Ecolabel, qui valide les qua­li­tés envi­ron­ne­men­tales d’un pro­duit, ne seront pas sou­mis à cette nou­velle légis­la­tion puisqu’il pré­sente déjà toutes les garan­ties néces­saires selon Bruxelles, pré­cise Le Monde.

Une jus­ti­fi­ca­tion scientifique 

Ce pro­jet de loi a pour objec­tif de contraindre les entre­prises à faire du mar­ke­ting envi­ron­ne­men­tal. Les micro-​entreprises (moins de dix sala­riés ou moins de 2 mil­lions d’euros de chiffre d’affaires) en seront exo­né­rées et les PME (Petite ou Moyenne Entreprise) devraient pou­voir béné­fi­cier d’une aide des Etats visant à garan­tir un avan­tage concur­ren­tiel aux entre­prises enga­gées dans des pra­tiques res­pec­tueuses de l'environnement.

La Commission demande donc aux Etats membres de « veiller à ce que les allé­ga­tions envi­ron­ne­men­tales concer­nant des pro­duits et entre­prises soient jus­ti­fiées sur la base d’une métho­do­lo­gie » fon­dée « sur des preuves scien­ti­fiques recon­nues », iden­ti­fiant aus­si les impacts envi­ron­ne­men­taux néga­tifs, et tenant glo­ba­le­ment compte du « cycle de vie ». Ces der­niers doivent éga­le­ment contrô­ler les pra­tiques des entre­prises, en accré­di­tant des « véri­fi­ca­teurs indé­pen­dants », et pré­voir, en cas d’infraction, « des sanc­tions effec­tives, pro­por­tion­nées et dis­sua­sives », tou­jours selon le quotidien.

Un risque d’exclusion 

Les ONG mili­taient pour que le texte inter­dise pure­ment et sim­ple­ment l’étiquetage « neutre en car­bone ». En ce qui concerne les labels, la Commission milite pour un trai­te­ment pré­fé­ren­tiel des « labels très fiables » fai­sant auto­ri­té de longue date, comme l’UE Ecolabel, l’Ange bleu alle­mand ou le Nordic Swan scan­di­nave, explique Le Monde. Pour évi­ter la pro­li­fé­ra­tion des labels, Bruxelles veut inter­dire tout nou­veau label public, à moins qu’il ne soit conçu à l’échelle com­mu­nau­taire, et régle­men­ter stric­te­ment la défi­ni­tion des nou­veaux labels privés.

Enfin, des sanc­tions sont pré­vues pour les mau­vais joueurs, avec, notam­ment, la confis­ca­tion de recettes lorsque cer­tains béné­fices ont été engran­gés grâce à ces allé­ga­tions trom­peuses. Ou encore, pré­cise Les Echos, des mesures d'exclusion pro­vi­soire des mar­chés publics et de l'accès aux finan­ce­ments publics, pour une période maxi­male de douze mois.

À lire aus­si I Greenwashing : Kim K., un modèle au top

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