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Noël Le Graët au centre. ©Capture d'écran BFM-TV.

FFF : les agis­se­ments de Noël Le Graët « ont pu por­ter atteinte à la digni­té des vic­times » selon le rap­port d'inspection

Radio France a pu consul­ter « dans le détail » ce qui est repro­ché au pré­sident sus­pen­du de la Fédération fran­çaise de foot­ball. Il en res­sort des élé­ments qui pour­raient consti­tuer du har­cè­le­ment au travail.

« J’en suis à ma troi­sième bou­teille […] ; je vous attends pour la qua­trième. » C'est le genre de mes­sages – écrits ou vocaux – envoyés par Noël Le Graët à plu­sieurs femmes (ex)-salariées de la Fédération fran­çaise de foot­ball (FFF), selon Radio France. Le média public révèle ce 10 février des élé­ments sur les faits repro­chés au pré­sident sus­pen­du par le rap­port de l'Inspection géné­rale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR), char­gé de l'audit de la FFF. 

103 per­sonnes, la plu­part sala­riées ou ex-​salariées de l'instance spor­tive ont été audi­tion­nées par les trois ins­pec­teurs de l'IGESR, qui doit rendre ses conclu­sions défi­ni­tives mer­cre­di pro­chain à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-​Castéra. Il res­sort des révé­la­tions de Radio France que les faits repro­chés à Noël Le Graët pour­raient consti­tuer du har­cè­le­ment au tra­vail envers des femmes subor­don­nées : mes­sages répé­tés et insis­tants (« Bonne soi­rée sans moi !!!!! »), invi­ta­tions dépla­cées (pro­po­si­tion de plan à trois, orga­ni­sa­tion d'un tête-​à-​tête chez lui avec une jeune sala­riée qui pen­sait avoir été conviée à une réunion de tra­vail col­lec­tive) et même caresse réité­rée de la cuisse mal­gré le refus express de la victime.

Sentiment d'impunité de Le Graët ?

Alors que fin jan­vier, on appre­nait que le rap­port pro­vi­soire de l'IGERS affir­mait que Noël Le Graët n'avait plus « la légi­ti­mi­té néces­saire pour admi­nis­trer » le foot­ball fran­çais compte tenu notam­ment « de son com­por­te­ment envers les femmes », le rap­port final livre désor­mais une ana­lyse étof­fée du com­por­te­ment du pré­sident de la FFF. Il accuse par exemple Noël Le Graët d'avoir « une stra­té­gie tota­le­ment réflé­chie » : « La mis­sion constate en effet un faible nombre d’écrits (SMS notam­ment) pro­duits par M. Le Graët, uti­li­sant des for­mu­la­tions ambi­guës pou­vant rece­voir dif­fé­rentes inter­pré­ta­tions et un voca­bu­laire ne com­por­tant aucun terme à carac­tère sexuel, mais dont les horaires d’envoi, le carac­tère répé­ti­tif et la nature des des­ti­na­taires ont rete­nu l’attention de la mission. »

Lire aus­si l Noël Le Graët n’a « plus la légi­ti­mi­té » pour gérer la Fédération fran­çaise de football

De fait, pour l'IGERS, « ces agis­se­ments ont pu por­ter atteinte à la digni­té des vic­times par des pro­pos vul­gaires en par­ti­cu­lier lorsque M. Le Graët montre des signes tan­gibles qu’il se trouve sous l’emprise de l’alcool. » Enfin, l'inspection observe avec conster­na­tion que le pré­sident de la FFF ne sem­blait pas avoir pris la mesure de la gra­vi­té de la situa­tion après sa pre­mière audi­tion le 13 octobre der­nier : « M. Le Graët a conti­nué à lan­cer des invi­ta­tions à une joueuse inter­na­tio­nale, membre de l’équipe de France de Football, comme si l’enquête en cours ne modi­fiait en rien une pra­tique cou­rante », tance le rap­port

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