À l'université d'été de LFI, à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), des bénévoles appartenant à la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles du parti expliquent, lors de formations, comment différencier une remarque sexiste d'une agression sexuelle, comment réagir dans ces situations, ou donnent des conseils lorsqu'un homme monopolise la parole au détriment d'une femme.
Plusieurs mois après l'affaire Adrien Quatennens, La France insoumise (LFI) organise des formations sur les violences sexistes et sexuelles à destination de ses militant·es, lors de son université d'été à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme), qui dure jusqu'au 27 août, rapporte France Info.
Des bénévoles appartenant à la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles au sein des Insoumis·es, chargée de recueillir la parole des victimes, expliquent, par exemple, comment différencier une remarque sexiste d'une agression sexuelle, comment réagir dans ces situations, ou donnent des conseils lorsqu'un homme monopolise la parole au détriment d'une femme. « On est un mouvement féministe, qui a un programme féministe, et qui doit affronter ce sujet et accepter qu'on n'est pas complètement hermétique à ce qui se passe dans la société », indique, dans le reportage de France Info, l'une des bénévoles aux militant·es présent·es.
Titouan, un jeune Insoumis, estime, au micro de la radio, que ces formations vont « dans le bons sens » : « Je ne dirais cependant pas qu'on est en avance. Il n'y a pas de législation parallèle "LFI" : la loi est la même pour tout le monde. Mais le travail qui est fait du point de vue parlementaire et du point de vue militant va dans le bon sens. »
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« Ça a été la douche froide »
Ces formations sont même nécessaires, pour d'autres, après la condamnation d'Adrien Quatennens, le 13 décembre 2022, à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lille, pour « violences sans incapacité commises par conjoint », ainsi que pour « envoi régulier et malveillant de messages » envers son épouse.
Après une suspension de quatre mois, le député du Nord avait été réintégré au groupe parlementaire en avril dernier. Louison, une Insoumise présente à l'université d'été affirme à France Info avoir été « déçue » après cet épisode. « Ça a été la douche froide, ajoute-t-elle. C'est un mouvement que j'aime énormément, mais il y a toujours l'ombre de cette affaire sur LFI. »
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« On a perdu la moitié de nos militants, au moins », abonde un autre militant. « On peut utiliser cette affaire pour s'améliorer. Il faut être vigilant sur ces questions, et qu'ils gèrent mieux si cela arrive de nouveau. Ils ne peuvent que s'améliorer ! », conclut-il.