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Sous-​représentation des filles en sciences : les rai­sons du renoncement

L’enquête Gender Scam 2023, publiée le 20 février, révèle une baisse de 6 % du nombre de femmes diplômées dans les domaines de l’ingénierie et du numérique entre 2013 et 2020. Les lycéennes optent de moins en moins pour les carrières scientifiques, dissuadées par des stéréotypes de genre, leur famille ou leurs enseignant·es.

Les lycéennes françaises découragées d’emprunter les voies scientifiques ? Selon le rapport d’enquête Gender Scam 2023, mené par le cabinet de conseil Global Contact, le nombre de femmes diplômées dans les STIM – sciences, technologie, ingénierie et mathématiques – a diminué de 6 % entre 2013 et 2020, tandis que la tendance européenne montre une augmentation de 19 % (chiffre Eurostat).

À l’origine de ce phénomène, une mauvaise information sur les critères d’entrée en cycle d’ingénieur·e. “Lors de portes ouvertes ou de salons étudiants, nous rencontrons des lycéennes de terminale qui comprennent qu’elles n’ont pas les bonnes spécialités pour intégrer le cycle ingénieur·e. Ne pas choisir les mathématiques les en écarte automatiquement”, rapporte Léa Philibert, chargée de promotion événementielle à l’école d’ingénieur·es Efrei au Parisien. Depuis la réforme du baccalauréat de 2019, les mathématiques ne sont plus obligatoires. Les lycéen·nes doivent choisir leurs disciplines de spécialité, une décision cruciale pour les scientifiques dont l’absence des mathématiques peut s’avérer éliminatoire.

Biais sexiste : des lycéennes dissuadées de s’engager dans les STIM

Le choix d’abandonner les mathématiques et le manque de candidature dans les STIM ne s’expliquent pas que par l’autocensure des apprenantes. Il s’agit davantage d’une tendance, de la famille ou des professeur·es à dissuader les lycéennes : “Mon professeur principal m’a convaincue de laisser tomber avec mon 13/20 de moyenne. Il m’a fait peur en me disant qu’il fallait être super fort pour pouvoir suivre le programme. Pourtant, des garçons qui n’étaient pas meilleurs le font aujourd’hui”, déclare Eléonore au Parisien.

Lire aussi l Ingénieuses 2022 : « La plupart du temps, l'autocensure des filles provient d’une méconnaissance des métiers de l'ingénierie »

Et cela s’applique aussi aux candidatures dans l’enseignement supérieur puisque “1 étudiante sur 3 en STIM ou en numérique a été découragée de faire ce choix d’études par ses proches ou ses enseignants”, démontre l’étude. Le renoncement des étudiantes aux sciences est aussi encouragé, pour 3 % d’entre elles, en raison de stéréotypes de genre liés au domaine professionnel qui leur serait “hostile”, ou encore le biais sexiste selon lequel les métiers de STIM ne sont pas des “métiers de femmes”.

Face à ce phénomène, le cabinet de conseil Global Contact, à l’origine de l’enquête, propose des “leviers” politiques pour pallier ces inégalités, notamment le développement "d’actions systémiques de sensibilisation aux stéréotypes et biais de genre auprès des enseignant·es et des proches”.

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