Dans une interview donnée à forbes.fr vendredi, la secrétaire d'Etat, Sarah El Haïri, a révélé son orientation sexuelle en évoquant sa compagne. C’est la première fois qu’une femme membre du gouvernement français fait son coming out durant l’exercice de ses fonctions.
En seulement quelques mots, Sarah El Haïri, la secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national a fait son coming out. Lors d’une interview pour le site forbes.fr, vendredi 7 avril, au milieu de sujets tels que ChatGPT ou les réseaux sociaux, la femme politique a évoqué son homosexualité. Elle est devenue la première femme membre du gouvernement français à faire son coming out dans le cadre de ses fonctions.
Interrogée par le journaliste qui menait l’interview à propos des critiques à son égard sur les réseaux sociaux, la porte-parole du MoDem (Mouvement démocrate) a répondu de manière simple. « J’essaye de ne pas lire, car je sais que Twitter n’est pas la vraie vie. Mais quand ma famille ou ma compagne sont touchées, oui, ça me fait de la peine. Mais j’ai fait ce choix de l’action publique », a‑t-elle indiqué. Une façon discrète d'indiquer son orientation sexuelle.
Un coming-out discret
La femme politique n’a révélé ni le nom de sa compagne, ni les détails de sa vie personnelle. « Une façon de banaliser ce qui ne devrait plus étonner, mais qui peut encore être pertinent de relever dans la mesure où l’homophobie est toujours un problème de société », note Le Parisien.
Le 24 mars dernier, c’est le ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion de France, Olivier Dussopt, qui avait fait son coming out dans les colonnes du magazine têtu·e. Il avait notamment affirmé qu’ « être homosexuel n’est jamais neutre, mais on a le droit de défendre des causes, de militer, de participer au débat sans faire de sa situation personnelle un élément politique en soi. » Une annonce qui avait d’ailleurs suscité la polémique face au contexte politique délicat pour le porteur de la réforme des retraites.
Le coming out : une histoire politique
Si Sarah El Haïri est bien la première femme ministre en fonction à faire son coming out, elle n’est en revanche pas « la première femme politique », comme n’a pas manqué de le faire remarquer sur son Twitter l’actuelle sénatrice écologiste des Français·es de l’étranger, Mélanie Vogel : « Première ministre à faire son coming out en France oui, la première femme politique faudrait songer à ne pas pousser. » Elle-même avait révélé son orientation sexuelle au micro de RTL en octobre 2021.
La première femme politique à afficher ouvertement son homosexualité était Françoise Gaspard, ex-députée PS, qui avait annoncé son pacs avec sa compagne de plus de 20 ans, la journaliste Claude Servan-Schreiber, dans le journal Le Monde, en mars 2000, indique Le Parisien. Chez les hommes, c'est André Labarrère, le maire socialiste de Pau (Pyrénées-Atlantiques), qui avait été le premier homme politique d’envergure à faire son coming out en juin 1997. Âgé de 70 ans, cet ancien ministre ne disait avoir plus rien à cacher et s’était dévoilé, d'après le quotidien, dans un roman, Le Bal des célibataires.
Les annonces récentes de Sarah El Haïri et d'Olivier Dussopt, se sont faites dans un contexte où l’homophobie et la transphobie gagnent toujours du terrain. Selon les chiffres de la préfecture de police de Paris, rapportés par Le Parisien, le nombre de dépôts de plaintes concernant des actes de cette nature a connu une augmentation de 55 % en 2022.
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