Femmes dans l’audiovisuel : plus visibles mais pas plus audibles

Dans son hui­tième rap­port sur la repré­sen­ta­tion des femmes dans l’audiovisuel, l’Arcom observe une plus grande visi­bi­li­té en pla­teau. Mais constate qu’elles n’occupent, tou­jours, qu’un tiers du temps de parole.

Télé, radio : où sont les femmes ? Ce mar­di 5 mars, l’Arcom publie la hui­tième édi­tion de son rap­port sur leur repré­sen­ta­tion dans l’audiovisuel. La bonne nou­velle, c’est qu’elles sont de plus en plus nom­breuses sur les pla­teaux, où leur part s’élève désor­mais à 43 % (contre 38 % en 2016). Sauf qu’à y regar­der de plus près, le bilan n’est pas si posi­tif que ça. Déjà parce que, si les pré­sen­ta­trices ont beau être aujourd’hui repré­sen­tées à pari­té, ce n’est tou­jours pas le cas des expertes (39 % de femmes en moyenne), encore moins celui des invi­tées poli­tiques (31 % en moyenne).

Et, sur­tout, les femmes ont beau être plus pré­sentes dans les médias audio­vi­suels, on les entend bien peu ! Depuis que l’Arcom a com­men­cé à mesu­rer leur temps de parole, en 2019, celui-​ci stagne à 36 %… et a même chu­té à 34 % en 2023. Peut-​être parce qu’à la radio, elles res­tent glo­ba­le­ment mino­ri­taires (42 % de pré­sen­ta­trices et seule­ment 35 % d’invitées). Peut-​être aus­si parce qu’à la télé­vi­sion, leur pré­sence chute signi­fi­ca­ti­ve­ment aux heures de grande écoute (de 45 % sur l’ensemble de la pro­gram­ma­tion, elles ne sont plus que 38 % entre 18 heures et 23 heures). Aurait-​on encore la fâcheuse ten­dance de relé­guer les femmes au sta­tut de plantes vertes – jolies, silen­cieuses et d’autant plus appré­ciées lorsqu’elles ne sont pas trop encombrantes ? 

Ce qui est cer­tain, c’est que la ten­dance est encore plus mar­quée sur les chaînes d’info en conti­nu du sec­teur pri­vé, où elles ne sont, en moyenne, que 39 % en pla­teau, occu­pant tout juste 34 % du temps de parole. Mais c’est – ô sur­prise – dans les pro­grammes spor­tifs que la situa­tion demeure la plus catas­tro­phique. En pla­teau, on y compte seule­ment de 17 % de femmes. Dans ce bas­tion mas­cu­lin, elles n’ont voix au cha­pitre que 11 % du temps. Et encore, quand elles sont pré­sentes. Car lorsqu’il s’agit de com­pé­ti­tions mas­cu­lines, 85 % des commentateur·rices sont en fait des com­men­ta­teurs et 60 % des pla­teaux ne comptent que des hommes. Qui sont là pour par­ler… d’hommes (72 %), évidemment.

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